
 
        
         
		&   comme  ils  habitent  dans  le  même pays,  on ne  peut  
 pas  les regarder comme  deux  variétés  dépendantes  du  
 climat ;  nous  les  coniîdérerons  donc  comme  deux  ef*  
 pèces  diftinéles,  jufqu’à  ce  que  de  nouvelles  obferva-  
 tions  détruifent  notre  opinion  à  ce  fujet.  Ce  nom  de.  
 Mabouya,  tiré  de  la  langue  des  Sauvages  de  l’Amérique  
 feptentrionale,  défigne  tout  objet  qui  infpire  du  
 dégoût  ou  de  l’horreur  ;  &  à moins  qu’il  ne  foit  relatif  
 aux  habitudes  du  lézard  dont  il  eft  ici  queftion,  ainfi  
 qu’à  celles  du  doré,  il  ne  nous  paroît  pas  devoir  convenir  
 à  ces  animaux,  leur  conformation ne préfentant  
 rien  qui  doive  rappeller  des  images  très-défagréables.  
 Nous  l’adoptons  cependant,  parce  que  fa  vraie  lignification  
 peut  être  regardée  comme  nulle,  peu  de  gens  
 fachant  la  langue  des  Sauvages  d’où  il  a  été  tiré,  &   
 parce  qu’il  faut  éviter  avec  foin  de  multiplier  fans  
 néceffité  les  noms  donnés  aux  animaux.  Nous  le  con-  
 fervons  de  préférence  au  lézard  dont  nous  parlons  ,  
 parce  qu’il  n’en  a jamais  reçu d’autre,  &   que  le  grand  
 Mabouya  a  été  nommé  le  dori  par M.  Linné,  &   par  
 d’autres  Naturaliftes. 
 La  tête  du Mabouya paroît  tenir immédiatement  au  
 corps,  dont  la  grofleur  diminue infenliblement  du  côté  
 de  la  tête  &   de  celui  de  la queue.  Il  eft  tout  couvert  
 pardeffus  &   pardefîbus  d’écailles  rhomboïdales,  fem-  
 blables  à  celles  des  poiftbns ;  le  fond  de  leur  couleur  
 eft  d’un  jaune  doré;  plufieurs  de  celles  qui  garniflent 
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