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 &.  terminés  par  une  efpèce  de  pelote  ou  de  petite  
 plaque  écailleufe  ,  fans  ongle  fenfible. 
 M.  Sparman  a  déjà  fait  connoître  cette  efpèce  de  
 lézard ,  dont  il  a  trouvé  plufieurs  individus  dans  le  
 Cabinet  d’Hiftoire  naturelle  de  M.  le  Baron  de  Géer,  
 donné  à  l’Académie  de  Stockolm  (b ).  Ces  individus  
 ne  diffèrent  que  très-légèrement  les  uns  des  autres,  
 par  la  difpofition  de  leurs  taches  ou  de  leurs  bandes.  
 Ils  avoient  été  envoyés,  en  1 7 5 5 ,   à M.  de  Geer par  
 M.  Acrelius  qui  demeuroit  à  Philadelphie  ,  &.  qui  
 les  avoit  reçus  de  Saint-Euftache. 
 M.  Acrelius  écrivit  à M.  de  Géer que le  Sputateur  
 habite  dans  les  contrées  chaudes  de  l’Amérique ;  on  
 l’y  rencontre  dans  les  maifons,  &   parmi  les  bois  de  
 charpente:  on  l’y  nomme  THood -   Slave.hC e lézard  
 ne  nuit  à  perfonne  lorfqu’il  n’eft  point  inquiété : mais  
 il  ne  faut  l’obferver  qu’avec  précaution,  parce  quon  
 l’irrite  aifément.  Il  court  le  long  des  murs;  &   fi  
 quelqu’un,  en  s’arrêtant  pour  le  regarder,  lui  infpire  
 quelque  crainte  ,  il  s’approche  autant  qu’il  peut  de  
 celui  qu’il  prend  pour  fon  ennemi  ;  il  le  confidere  
 avec  attention,  &   lance  contre  lui  une  efpece  de  
 crachat noir  affez  venimeux  , pour  qu’une petite  goutte 
 (b)  Mémoires  de  l’Académie de  Stockolm,  à  l’endroit déjà  cité. 
 d e s   Q u a d r u p è d e s   o v i p a r e s .  4 1 1   
 fa fie  enfler  la  partie  du corps  fur  laquelle  elle  tombe.  
 On  guérit  cette  enflure  par  le  moyen  de  l’efprit-de-  
 vin  ou  de  l’eau-de-vie  du  fucre  mêlés  de  camfre  ,  
 dont  on  fe  fert  aufli  en  Amérique  contre  la  piquure  
 des  fcorpions.  Lorfque  l’animal  s’irrite  ,  on  voit  quelquefois  
 le  crachat  noir  fe  ramaffer  dans  les  coins  de  
 fa bouche. C’eft de  la  faculté  qu’a  ce  lézard  de  lancer  
 par fa  gueule une humeur venimeufe, que M.  Sparman  
 a tiré  le nom de Sputator qu’il  lui  a donné, &  qui lignifie  
 cracheur.  Nous  avons  cru  ne  devoir  pas  le  traduire,  
 mais le remplacer par le mot  Sputateur qui  le rappelle*  
 Ce  lézard ne  fort  ordinairement  de fon  trou  que pendant  
 le jour.  M.  Sparman  a  fait  deffiner  de  très-petits  
 oeufs  cendrés,  tachetés  de  brun  &.  de  noir,  qu’il  a  
 regardés  comme  ceux  du  Sputateur,  parce  qu’il  les  
 a  trouvés  dans  le  même  bocal  que  les  individus  de  
 cette  efpèce  ,  qui  faifoient  partie  de  la  colleétion  de  
 M.  le  Baron  de  Géer. 
 Nous  croyons  devoir  parler  ici  d’un  petit  lézard  
 femblable  au  Sputateur  par  la  grandeur  <$t  par  la  
 forme.  Nous  préfumons  qu’il  n’en  eft  qu’une  variété ,  
 peut-être  même  dépendante  du  fexe.  Nous  l’avons  
 décrit  d’après  un  individu  envoyé  de  Saint - Domingue  
 à  M.  d’Antic  avec  le  Sputateur;  &   ce  qui peut  faire  
 croire  que  ces  deux  lézards  habitent  prefque  toujours  
 enfemble,  c’eft  que  M.  Sparman  l’a  trouvé  dans  le  
 même  bocal  que  les  Sputateurs  de  la  colleétion  de 
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