ou de bandes circulaires très-fenfibles; chacune de ces
bandes eft compofée de plulieurs rangs de très-petites
écailles dans le nombre & dans l’arrangement desquelles
on n’obferve aucune régularité, ainfi que nous
nous en Sommes allurés par la comparaison de plusieurs
individus ; ç’eft ce qui explique les dilférençes quon a
remarquées dans les descriptions des Naturaliftes qui
avôient compté trop exactement dans un Seul individu,
les rangs & le nombre de ces très-petites écailles.
Suivant Bontiüs, la couleur du Gecko eft d’un vert
clair, tacheté d’un rouge très-éçlatant. Ce même
ObServateur dit qu’on appelle Gecko le lézard dont
nous nous occupons, parce que ce mot imite le cri
qu’il jette, lorfqu’il doit pleuvoir, Sur-tout vers la fin
du jour. On le trouve en Egypte, dans l’Inde, à Am-
boine, aux autres ifles Moluques , &ç. Il Se tient de
préSérence dans les creux des arbres à-demi pourris,
ainfi que dans les endroits humides ; on le rencontre
auffi quelquefois dans les maiSons, où il inSpire une
grande frayeur, & où on s’emprelïe de le faire périr.
Bontius a écrit en effet que Sa morSure eft venimeuSe,
au point que fi la partie affeélée n’eft pas retranchée
ou brûlée, on meurt avant peu d’heures. L’attouchement
Seul des pieds du Gecko eft même très-dangereux,
& empoiSonne, Suivant plufieurs Voyageurs, les viandes
fur lefquelles il marche : l’on a cru qu’il les infeéloit
par Son urine, que Bontius regarde comme un poifon
des
des plus corrofifs ; mais ne feroit-ce pas auffi par l'humeur
qui peut Suinter des tubercules creux placés fur
la face inférieure de Ses cuifl’es? Son Sang & fa fa-,
live, ou plutôt une forte d’écume, une liqueur épaifle
& jaune, qui s’épanche de fa bouche lorfqu’il eft irrité,
ou lorfqu’il éprouve quelqu’affeélion violente . Sont
regardés de même comme des : venins mortels, &
Bontius, ainfi que Valentin, rapportent que les habi-
tans de Java s’en fervoifnt pour empoifonner leurs
flèches.
Hafl'elquift affitre aufti que les doigts du Gecko ré-J
pandent un poifon, que ce lézard recherche les corps
imprégnés de Sel marin, & qu’en courant deflùs, il
lailfe après lui un venin très-dangereux. Il vit, au Caire,
trois femmes prêtes à mourir, pour avoir mangé du
fromage récemment Salé, & fur lequel un Gecko avoit
dépofé Son poifon, Il Se convainquit de l’âcreté des
exhalaifons des pieds du Gecko, en voyant un de ces
lézards courir fur la main de quelqu’un qui vouloit le
prendre : toute la partie fur laquelle le Gecko avoit
paffié, fut couverte de petites pullules, accompagnées
de rougeur, de chaleur, & d’un peu de douleur, comme
celles qu’on éprouve quand on a touché des orties. Ce
témoignage formel vient à l’appui de ce que Bontius
dit avoir vu. Il paroît donc que , dans les contrées
chaudes de l’Inde & de l’Egypte, les Gecko contiennent
pn poifon dangereux, & Souvent mortel ; il n’eft donc
Ovipares} Tome T G g g