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 inanimés,  ils  font  en  quelque  forte réduits à l’état  
 ■des matières brutes;  dont  la  durée  eft très-longue parce  
 que  le  tems  n’eft  pour  ces fubftances qu’une fucceffion  
 d’états paflifs &  de pofvtions inertes fans  effets produélifs,  
 &   par  conféquent  fans  caufes  intérieures  de  deftruc-  
 tion,  bien  loin  de  pouvoir  être  compté  par  de  vives  
 iouiffances, &   par  les  effets féconds qui déploient mais  
 ufent  tous  les  reflorts  des  êtres  animes. 
 Plufieurs  Voyageurs  ont  écrit  que  quelques lézards  
 &   quelques  Quadrupèdes  ovipares  fans  queue  renfer->  
 ment  un  poifon  plus  ou  moins aélif. Nous verrons dans  
 les  articles  particuliers  de  cette  Hiftoire,  que  l’on  ne  
 peut  regarder comme venimeux qu’un très-petit nombre  
 de  ces Quadrupèdes. D’un  autre  côté, 1 on fait qu aucun  
 Quadrupède  vivipare  &   qu’aucun  oifeau  ne  font  in-  
 feélés  de  venin;  ce  n’eft  que  parmi  les  ferpens,  les  
 poiffons., les  vers, les  infeéles  &   les  végétaux que l’oa  
 rencontre  plufieurs  efpèces  plus  ou moins  venimeufes;  
 Il  lembleroit  donc  que  l’abondance  des  fucs  mortels,  
 eft d’autant plus grande dans les êtres vivans, que  leurs  
 humeurs font moins échauffées, &  que leur organifation  
 intérieure  eft  plus  fimple. 
 Maintenant  nous  allons  examiner  de  plus  près  les  
 divers Quadrupèdes ovipares dont nous avons remarque  
 les qualités communes &. obfervé  les attributs généraux.  
 Nous commencerons par les  diverfes  efpèces de tortues 
 d e s   Q v a d r u p é v e s   o v i p a r e s .  4 3   
 de mer, d’eau douce &  de terre; nous confidérerons  en-  
 fuite  les  crocodiles  &   les  différens  lézards ,  dont  les  
 efpèces  les  plus  petites, &   particulièrement  celles  des  
 falaniandres,  ont  tant  de  rapports  avec  les grenouilles  
 &  les autres familles de Quadrupèdes ovipares qui  n’ont  
 pas de queue, &  par l’ftiftoire defquels nous terminerons  
 celle  de tous  ces  animaux. Nous  ne nous arrêterons  cependant  
 beaucoup  qu’à ceux  qui,  par  la  fingularité  de  
 leur conformation,  l’étendue  de  leur  volume ,  la  grandeur  
 de  leur  puiflance,  la  prééminence  de  leurs  qualités, 
  mériteront  un  plus grand intérêt &  une attention  
 plus  marquée ;  pour  parvenir  à  peindre  la  Nature,  
 tâchons  de  l’imiter;  &   de  même  que  les  efpèces  difi  
 tinguées  paroiffent  avoir  été  les  objets  de  fa  prêdi-  
 Jeétion, quelles foient  ceux  de notre attention particulière, 
  comme réfléchiffant vers nous plus de lumière, &   
 comme  en  répandant  davantage  fur  tout  ce  qui  les  
 environne.  Et  lorfqu’il  s’agira  de  traçer  les  limites qui  
 féparent  les  efpèces  les  unes  des  autres,  lorfque  nous  
 ferons indécis  fur la valeur des  caraélères qui  fe préfen-  
 tëront, nous aimerons mieux ne compter qu’une  efpèce  
 que  d’en admettre deux,  bien  allurés que les  individu»  
 ne coûtent  rien à la Nature,  mais que, malgré  fon  im-  
 menfe fécondité, elle n’a point prodigué inutilement les  
 efpèces.  Ses  effets  font  fans  nombre, mais  non  pas  les  
 caufes  quelle  fait  agir.  Nous  croirions  donc  mal  re-  
 préfenter l’augufte fimplicité de fon plan, &  mal  parler 
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