brouflailles ou des feuilles sèches., 11 faute très-haut'
& comme il eft plus fort, il eft auffi plus hardi que le-
lézard Gris ; il fe défend contre les chiens qui l’attaquent.
L’habitude de faifir par l’endroit le plus fenfi-
ble, &. par conféquent par les narines, les diverfes
efpèces de ferpens avec lefquelles il eft fouvent en-
guerre , fait qu’il fe jette au mufeau des chiens ; &
il les y mord avec tant d’obftination, qu’il fe laifle-
emporter &. même tuer plutôt que de defferrer le»
dents ; mais il paroît qu’il ne faut point le regarder
eomme venimeux, au moins dans les pays tempérés,.
&. qu’on lui a attribué fauflèment des morfures mortelles
ou dangereufea (e)..
(e) ce Un lézard; Vert ( lé lézard dont parle fcr M.. Laurent!, &
qu’il a diftingué par le nom latin de Seps varias, n’efi: qu'une variété:
du lézard Vert) » faifit un. petit oifeau auprès de la gorge , & non-feur
» lement l'y bleffa,,mais même faillit h l'étouffer; l’oifeau guérit de lui—
»même, & le lendemain chanta comme à l’ordinaire.
» L e même animal mordit un pigeon avec beaucoup de colère ; le
» fàng coula de chacune des petites blefTures que firent les dents dits
»»lézard ; cependant le pigeon n’en mourut pas, quoiqu’il parût fouffrir
»pendant quelques heures..
» Le lendemain , il mordit le même pigeon à la cuiffe, emporta la;
» peau, & fit une bleffure allez grande ; la plaie fut guérie & la peau;
» revenue au bout de peu de jours.
» J ’ènlevai la peau de la cuiffe d’un chien & d’un chat, je les fis;
»mordre par le même lézard à l’endroit découvert, l’animal, fit pénétrer;
d e s Q u a d r u p è d e s o v i p a r e s . 3 15
Ses habitudes font d’ailleurs aflez femblables à
celles du lézard Gris; & fes oeufs font ordinairement
plus gros que ceux de ce dernier.
Les Africains fe nourriftent de la chair des lézards
Verts ( f ) ; mais ce n’eft pas feulement dans les pays
chauds des deux Continens qu’on trouve ces lézards;
ils habitent auffi les contrées très-tempérées, &. même
un peu feptentrionales, quoiqu’ils y foient moins nombreux
& moins grands (g ). Ils ne font point étrangers
aux parties méridionales de la Suède (h) , non plus
qu’au Kamfchatka, où malgré leur beauté, un préfon
écume dans la bleffure ; le chien & le chat s’efforçoient de s’échap-ei
per, & donnoient des lignes de douleur; mais ils ne préfentèrent«
d’ailleurs aucune marque d’incommodité, & leurs plaies ayant été ce
coufues, furent bientôt guéries. ci
Un lézard Vert ordinaire mordit un pigeon à la cuiffe droite, avec«
tant de force qu’il emporta la peau; il faifit enfuite avec acharnement«
fes mufcles mis à nud & ne les lâcha qu’avec peine. La peau fut cou- «
fue, & le pigeon guérit aifément après avoir boité pendant un jour, ci
Ce lézard Vert mordit un jeune chien au bas-ventre ; le fang ne«
coula pas ; & l’on ne remarqua pas d’ouverture à la peau ; mais le chien ci
pouffa d’horribles cris, & n’éprouva aucune incommodité. » Extrait
des expériences faites , en Autriche, au mois £ Août, par M. Laure nti,
Jpecimen medicum. Viennes, tj68.
i f ) Gejner, de Quadrup. ovip. , page j y .
(g) Ray, à P endroit déjà cité.
( h ) M. Linné.
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