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tique faififlant alors fa peau avec fa gueule, & en dégageant
l’une après l’autre les pattes de derrière, achève
de Te dépouiller. »*
Si l’on examinera vieille peau, on l'a trouve tournée
à l’envers, mais elle n’eft déchirée en aucun endroit.
La partie, qui revêtoit les pattes de derrière, paroît
comme un gant retourné, dont les doigts font entiers
& bien marqués ; celle qui couvrait les pattes de de^
vant eft renfermée dans l’efpèçe de fac que forme la
dépouille : mais on ne retrouve pas la partie de la
peau qui recouvrait les yeux, Comme dans la vieille
enveloppe de plufiëüts efpèces de fcrpcns : 011 voit
deux trous à la placé, ce qui prouve què‘ les yeux dé
la Salamandre né fe dépouillent pas. Après cette opération
, qui dure ordinairement une heure & demie,
la Salamandre aquatique paroît pleine de vigueur, &
fa peau eft lifte & très-colorée. Au relie, il' eft facile
d’obferver toutes les cirçonftances du dépouillement des
Salamandres aquatiques, qui a été très-bien décrit par
M. Baker (m) , en gardant ces lézards dans des vafes
de verre remplis1 d’ëau,
M. Dufay a vu fortir, par l’anus de quelques Salamandres,
une efpèce de tube rond, d’environ une ligne
de diamètre, & long à-peu-près comme le'corps de
' {m) V o y e z , dans les Tranfaâions philofophicjues, la lettre déjà
citée.
l’animal.
TanimaL La Salamandre étoit un jour entier à s’en,
délivrer, quoiqu’elle le tirât fouvent avec les pattes &
avec la gueule. Cette membrane, vue au microfcope,
paroifloit parfemée de petits trous ronds, difpofés très-
régulièrement; l’un des bouts contenoit un petit os
pointu, aflez dur, que la membrane entouroit, & auquel
elle étoit attachée ; l’autre bout préfentoit deux
petits bouquets de poils, qui paroiffoient au microfcope
revêtus de petites franges, & qui fortoient par deux
trous voifims fun de l’autre. Il me femble que M. Dufay
a conjeéturé, avec raifon, que cette membrane pouvoit
être la dépouille de quelque vifeère quiavoit éprouvé,
ainfi que Ta penfé THiftorien de l’Académie, une
altération femblable à celle que Ton obferve tous le j
ans dans Teftoinac. des cruftacéès (n).
On trouve fouvent la légère dépouille de la Salamandre
aquatique flottante fur la furface des marais;
l’hiver, fa peau éprouve, dans nos contrées, des alterations
moins fréquentes ; <3c ce n’eft guère que tous les quinze
jours, que cette Salamandre quitte fon enveloppe,
pour en reprendre une nouvelle; ayant moins de force
pendant la faifon du froid, il n’eft pas furprenant que
les changemens quelle fubit foient moins prompts, &
par çonféquent moins fouvent répétés, Mais il fuffit
qu’elle quitte fa peau plus d’une fois pendant 1 hiver,
(n) Mémoires de £ Académie des Sciences, année tyoz-
Ovipares, Iome î. P P F