plusieurs autres efpèces de lézards ; c’eft ce qui produit
cette grande diverfité dans les defcriptions des
Auteurs qui fe font trop attachés aux couleurs des
'Quadrupèdes ovipares, & c’eft ce qui a répandu une
grande confufion dans la nomenclature de ces animaux.
Il y a quelque reflemblance entre les habitudes
du gobe-mouche & celles d’un autre petit lézard du
nouveau monde, auquel on a donné le nom d Anolis,
qu’on a appliqué auflï à beaucoup d’autres lézards.
Nous rapportons ce dernier au goitreux qui vit dans
les mêmes .contrées, (q). Comme nous n’avons pas vu
le gobe-mouche, nous ne favons fi l’on ne devroit pas le
regarder de même, comme de la même efpèce que
le goitreux, au lieu de le eenfidérer comme une variété
du lézard Vert.
M. François Cetti , dans fon Hiftoire des amphibies
& des poiflons de la Sardaigne, parle dun lézard
Vert très-commun dans cette Ifie, & qu’on y nomme ,
en certains endroits , ■ tiliguerta & califcertula: il ne
reflemble entièrement ni au lézard Vert de cet article,
ni à l’améiva , dont nous allons traiter (r). M. Cetti
■ ( q ) Voyez î article du Goitreux.
( r ) et Les habitans de la Sardaigne donnent, à un même lézard, le
,Vftom de tiliguerta & ' celui àe califcertula . . . . Il Paroît J ' re nnC
»efpèce de lézard vert, car il eft comme ce' dernier lézard, dun vert
w éclatant, mais relevé'par des taches noires, & par des raies d>- a
préfume
V E S Q u a d r u p è d e s o v i p a r e s . 3 2 1
préfume que ce tiliguerta eft une efpèce nouvelle ,
intermédiaire entre ces deux lézards ; il nous paroît
même couleur, qui s’étendent le long du d o s .... L a face intérieure et
des cuiffes préfente une rangée de tubercules, ainfi que dans le lézard et
Vert ; il a cinq doigts & cinq ongles à chaque pied. Une différence et
remarquable le diftingue cependant d’avec le lézard Vert décrit par et
les Auteurs ; ils attribuent, à ce dernier lézard, une queue de la lon-ee
gueur»du corps, mais le tiliguerta a la queue bien plus étendue; elle et
eft deux fois auflï longue que le corps de l’animal; & c’eft ce que et
j’ai trouvé dans tous les lézards de cette efpèce que j’ai mefurés. A latt
vérité, les lézards Verts ont, pour ainfi dire, une grande vertupro-et
duétrice dans leur queue ; s’ils la perdent , elle fe renouvelle, & fîtt
■ elle eft partagée par quelqu’accident, chaque portion devient bientôt u
Une queue entière. Il fe pourroit donc que l’excès de la queue duc«
tiliguerta fur celle du lézard Vert ordinaire, ne fût pas une marque««
d’une diverfité d’efpèce, & dût être feulement attribué à l’influence «t
du climat de la Sardaigne. Mais , d’un autre côté, comment regarder et
la longueur de la queue du tiliguerta comme un attribut accidentel, et
pirifque les Naturaliftes font entrer dans les caraétcres fpécifiques des ce
différens lézards, la diverfe longueur de la queue relativement à et
celle du corps? Ceux qui ont décrit, par exemple, le lézard Vert et
d’Europe, l’ont caraétérifé , ainfi que nous l’avons v u , en difant que et
fa queue eft auflï longue que le corps ; & ceux qui décrivent un lézard et
d’Amérique, nommé Améiva par M. Linné, le caraéterifent par la et
longueur de fa queue, trois fois plus confidérable que celle du corps ««
du lé za rd ..,. Le tiliguerta n’eft donc pas un lézard Vert, quoiqu’il««
lui relfemble beaucoup ; & ceux qui voudront le décrire, devront et
le défigner par la phrafe fuivante , lézard à queue menue deux fo is ci
plus longue que le corps. L ’améiva a été défîgné par les mêmes expref-et
Ovipares, Tome I. S f