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 L E   G O I T R E U X   ( « ) . 
 L e  G o i t r e u x ,  qui  habite  au Mexique  &  dans  
 l’Amérique méridionale,  préfente  de  belles  couleurs,  
 mais moins  agréables  &  moins  vives  que  celles  du  
 Rouge-gorge.  Il  eft  dun  gris  pale,  releve  fur  le  corps  
 par  des  taches brunes, & fur  le ventre par des bandes  
 d’un gris foncé.  La queue eft ronde, longue,  annellee,  
 d’une  couleur  livide  &  verdâtre  a  fon  origine.  Il  a,  
 vers  la  poitrine ,  une  efpèce  de  goitre, dont  la  fur-  
 face  eft  couverte  de  petits  grains  rougeâtres ,  &  qui  
 s’étend  en  avant  en  s’arrondiflant, &  en  formant une  
 très-grande bofle. 
 Ce  lézard  eft  fort  vif,  tres-lefte, &  fi  familier,  
 qu’il  fe  promène  fans  crainte  dans les  appartemens ,  
 fur les  tables, & même fur  les  convives.  Son  attitude  
 eft  gracieufe,  fon  regard  fixe; il  examine  tout  avec 
 ( a )   Le  Goitreux. M.  d’Aubenton ,  Encyclopédie méthodique.  
 Lacerta  ftrumofa,  g g.  Linn,  amphibia  reptilia. 
 Seba > mus.  z /> tabula  zo f fig. q. Salamandra raexicana ftrumofa. 
 une  forte  d’attention ;  on  croiroit  qu’il  écoute  ce  
 que l’on dit. Il fe  nourrit  de mouches,  d’araignées,  <$t  
 d’autres  infeétes, qu’il avale  tout entiers. Les Goitreux  
 grimpent  aifément fur  les  arbres;  ils  s’y  battent  fou-  
 vent  les  uns  contre  les  autres.  Lorfque  deux  de  ces  
 animaux s’attaquent,  c’eft  toujours  avec  hardieffe; ils  
 s’avancent avec fierté ;- ils femblent fe menacer en agitant  
 rapidement  leurs  têtes;  leur  gorge  s’enfle;  leurs  yeux  
 étincellent ;  ils fe  faillirent  enfuite  avec  fureur, &  fe  
 battent avec acharnement. D’autres Goitreux font ordinairement  
 fpeélateurs de leurs combats, & peut-être ces  
 témoins de leurs efforts font-ils les femelles qui doivent  
 en être le prix. Le plus foible prend la fuite : fon ennemi  
 le pourfuit  vivement,  & le dévore, s’il  l’atteint; mais  
 quelquefois  il  ne peut  le faifir que par  la queue, qui  
 fe rompt dans  fa  gueule, & qu’il  avale, ce qui  donne  
 au  lézard  vaincu  le  tems  de  s’échapper. 
 On  rencontre  plufieurs Goitreux  privés  de  queue;  
 il femble que  le  défaut de cette partie  influe  fur  leur  
 courage,  &  même  fur  leur  force :  ils  font  timides,  
 foibles & languiflans : il paroît que la queue ne repoufle  
 pas toujours, & qu’il  fe forme un  calus  à l’endroit où  
 elle a  été  coupée. 
 Le  Père Nicolfon,  qui  a donné plufieurs détails relatifs  
 à l’hiftoire naturelle du Goitreux, l’appelle anolis,  
 îiom  que l’on a  donné  à  l’améiva &  à  notre roquet:, 
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