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  il  court pendant  la nuit,  parce que  fes-yeux,  
 comme  ceux  des  chats,  peuvent  fe  dilater  de  manière  
 que  la  plus  foible  lumière  lui  fuffife  ,  &   parce  qu’il  
 prend  aifément  alors  les  infeétes  dont  il  fe  nourrit.  
 Quand  il  fe  promène ,  il  darde  fouvent  fa  langue | il  
 vit  tranquille  ;  il  devient  familier  ( r ) . 
 On  ne  doit  pas  être  furpris  de  l’acharnement  avec  
 lequel  on  pourfuit  cet  animal  doux  &   pacifique qui ne  
 recherche  que  quelques  feuilles  inutiles  ,  ou  quelques  
 infeétes  malfaifans  ,  qui n’a befoin pour  fon  habitation  
 que  de  quelques trous  de  rocher  ,  ou  de quelques branches  
 prefque  lèches ,  &. que  la nature  a place  dans  les  
 grandes  forêts  pour  en  faire  l’ornement.  Sa  chair  eft  
 excellente  à  manger,  fur-tout  celle  des  femelles  qui  
 eft  plus  tendre  &  plus  grade  (s)  ;  les habitans de  Ba-  
 hama  en  faifoient même une  efpèce  de  commerce, ils  
 le  portoient  en  vie  à la Caroline  &.  dans  d autres  contrées  
 ,  ou  ils  le  faifoient  faler  pour  leur ufage  (  t )   ;  
 dans  certaines  Illes  où  ils  font  rares  ,  on  les  referve  
 pour  les  meilleures  tables  (u)  ;   &   l’homme  ne  s eft 
 (r) Note communiquée par M.  de  la  Borde. 
 (s)  On dit  que  la  chair  de  l’Iguane  eft nuifible  à  ceux  dont.le  fang  
 ti’eft  point  pur,  &  M.  de  la Borde  la  croit  difficile  à  digérer. 
 ( f)   Catefby, Hijloire  naturelle  de la  Caroline. 
 { u)  Note communiquée pdr M. de la  Borde. 
 d e s   Q u a d r u p è d e s   o v i p a r e s .  2 8 1   
 jamais tant  exercé à détruire les  animaux nuifibles, qu’à  
 faire  fa  proie  de  ceux  qui  peuvent  flatter  fon  appétit.  
 D’ailleurs on trouve quelquefois dans le corps de l’Iguane,  
 ainfi que  dans les crocodiles &  dans les  tupinambis, des  
 concrétions  femblables  aux  bézoards  des  Quadrupèdes  
 vivipares, &  particulièrement  à ceux que l’on  a nommés  
 bézoards occidentaux. M. Dombey  a  apporté de  l’Amérique  
 méridionale  au  Cabinet  du  R o i,  un  de  ces  bézoards  
 d’iguane. Cette concrétion  repréfente  afiez exactement  
 la  moitié  d’un  ovoïde  un  peu  creux ;  elle  
 eft  compofée  de  couches  polies  ,  formées  de  petites  
 aiguilles ,  &   qui  préfentent  comme  d’autres  bézoards ,  
 une  efpèce'  de  criftallifation.  Elle  eft  convexe  d’un  
 côté, &   concave  de  l’autre ; elle ne  doit  cependant pas  
 être  regardée  comme  la moitié  d’un bézoard plus  con-  
 fidérable,  les  couches qui  la  compofent  étant  placées  
 les  unes au-delfus  des autres  fur les bords  de  la  cavité,  
 ainfi  que  fur la  partie  convexe.  Le  noyau,  qui  a  fervi  
 a former  ce  bézoard ,  devoit  donc  avoir à-peu-près  la  
 même  forme  que  cette concrétion.  La  furface  de  la  
 cavité  qu’elle  préfente  ,  n’eft point polie comme  celle  
 des  parties  relevées ,  qui  ont  pu  fubir  un  frottement  
 plus  ou  moins  confidérable.  Le  grand  diamètre  de  ce  
 bézoard  eft  de  quinze  lignes,  &.  le  petit  diamètre  à-  
 peu-près de  quatorze. 
 Seba avoit, dans fa  colleétion, plufieurs  bézoards d  
 guanes,  de  la  grofleur  d’un  oeuf  de  pigeon  ,,  &   d’un 
 Ovipares ,  Tome I.  N n