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 Nous  l’avons  penfé  d’autant  plus  qu’il  paroît  que  
 M.  Linné  n’a  point  vu  le  lézard  qu’il  nomme  Chal-  
 cide  ( a ) .   Nous  avons  en  conféquence  examiné  les  
 divers  paffages  des  Auteurs  cités  par  M.  Linné,  relativement  
 à  ce  Quadrupède  ovipare.  Nous avons comparé  
 ce  qu’ont  écrit à ce  fujet  Aldrovande, Columna,  
 Gronovius,  Ray  &   Imperati. :  nous  avons  vu  que  tout  
 ce  que  rapportent  ces  Auteurs,  tant  dans  leurs  descriptions  
 que  dans  la  partie  hiftorique,  pouvoit  s’appliquer  
 au  véritable  feps  (  b ) .  Il  paroît  donc  qu’on  
 doit  réduire à une  feule  efpèce  les deux  lézards connus  
 fous  le  nom  de  feps  &   de  Chalcide.  Mais  il  y  a ,  au  
 Cabinet  du  Roi,  un  lézard  qui  reifemble  au  feps  par  
 I’alongement  de  fen  corps,  la  petiteffe  de  fes  pattes^  
 le  nombre  de  lès doigts,  &   qui  eft  cependant'  d’une  
 efpèce  différente de  celle  du feps,  ainfi  que nous allons  
 le  prouver. Ce  lézard n’a  vraisemblablement  été  connu  
 d’aucun  des Naturaliltes  modernes  qui  ont  écrit  fur  le  
 Chalcide r c’eft, en  quelque  forte,.une  efpèce  nouvelle 
 ( a )  L . Ghalcides,  4 1.  Linn.  amphib.  rept. 
 Le  Chalcide.. M. d’Aubenton j  Encyclopédie méthodique,  
 (b )  Aldrov.  de  Quadrup.  digit, ovipar.  Lib,  I ,fo l.  638,  
 Column,  ecphr.  1 1| fol.  35 ,  t.  36. 
 Gronov.  Zooph.  43, 
 Ray j  Quadr.  2.72c  
 Imperau nat. 3 zyque  
 nous préfentons, &   à  laquelle  nous  appliquons  ce  
 Uom  de  Chalcide, qui  n’a  été  doriné  par M.  Linné  &.  
 les  Naturalises  modernes  qu’à  une  variété  du  feps. 
 Notre  Chalcide,  le  feul  que nous  nommerons  ainfi,  
 diffère  du  feps  par un  caraèlèré  qui  doit  empêcher  de  
 les  confondre  dans  toutes  les  circonftances.  Le  deffus  
 &   le  deffous  du  corps  &   de  la queue  font  garnis  dans  
 le  feps  de  petites  écailles, placées  les  unes  fur  les  autres  
 comme  lès  ardoifes  qui  couvrent  nos  toits;  tandis  
 que,  dans  le Chalcide, les écailles forment  des anneaux  
 circulaires  très-fenfibles,  féparés  les uns  des  autres  par  
 des  efpèces  de  filions,  &   qui  revêtent  non-feulement  
 le  corps,  mais  encore  la  queue.  f 
 L e   corps  de  l’individu  confervé  au Cabinet du Roi,  
 a  deux  pouces  fix  lignes  de  longueur ; il  eft plus  court  
 que  la  queue,  &   entouré  de  quarante-huit  anneaux.  
 La  tête  eft  affez  femblable  à  celle  du  feps,  ainfi  que  
 nous  l’avons  dit,  mais  il  n’y  a  aucune  ouverture  pour  
 les  oreilles,  ce  qui  donne  au  Chalcide  un  rapport  de  
 plus  avec  les  ferpens.  Les  pattes  font  encore  plus  
 courtes  que  celles  du  feps,  én  proportion  de  la  longueur  
 du  corps ;  elles  n’ont  qu’une  ligne  de  longueur,  
 Celles  de  devant  font  fituées  très-près  de  la  tête. 
 Ce  lézard  n’a  que  trois  doigts  à  chaque  pied,  ainfi  
 que  le feps.  Il  eft  d’une  couleur fombre,  qui  peut-être  
 eft  l’effet  de  l’efprit-de-vin  dans  lequel  il  a  été  confervé  
 , mais  qui  approche  de  la  couleur de  l’airain, que