ovipares, dont les f doigts font divifés , nagent avec
peine, ainfi que nous l’avons dit, & combien cette conformation
influe fur la nature de leurs habitudes ?
Dans le printems, les- Iguanes mangent beaucoup
de fleurs & de feuilles des arbres auxquels on a donné
le nom de- mahot , & qui croiffent le long des rivières:
ils fe nourriffent auffi à’anones, ainfi. que de plufieurs
autres végétaux (g) -, & Gatefby a remarqué que leur
graille prend la couleur des fruits qu’ils ont miangés
les derniers ; ce qui confirme ce que y ai dit des
diverfes couleurs que donne à la chair des tortues
de mer l’aliment qu elles préfèrent.
Les Iguanes defcendent fouvent des arbres, pour
aller chercher des vers de terre, des mouches & d’autres
infeétes ( h ) .
Quoique pourvus de fortes mâchoires-, ils avalent
ce qu’ils mangent prefque fans le mâcher ( i j:
Ils fe retirent dans des creux de rochers T ou
dans des: trous d’arbres ( k ) . On les voit s’élancer
avec une agilité furprenante jufqu’au plus haut des
branches, autour defquels ils s’entortillent, de manière
( g) Catejby , à ïendroit déjà cité.
( H) Note communiquée par M. de la Bordé*
( i ) Catejby j à tendrait déjà cité*
il) Catejby. Hijloirt naturelle de la Caroline.
d e s Q u a d r u p è d e s o v i p a r e s . 2 7 7
à cacher leur tête au milieu des replis de leur
corps (l) . Lorfqu’ils font repus, ils vont fe repofer
fur les rameaux qui avancent au-deffus de l’eau. C’eft
ce moment que l’on choifit au Bréfil pour leur donner
la chaffe. Leur douceur naturelle , jointe peut-être
à l’efpèce de torpeur à laquelle les lézards font
fujets, ainfi que les ferpens , lorfqu’ils ont avalé une
grande quantité de nourriture, leur donne cette forte
d’apathie & de tranquillité remarquée par les Voya
geurs, & avec laquelle ilsvoyent approcher le danger,
fans chercher à le fu ir, quoiqu’ils foient naturellement
très-agiles- On a de la. peine à les tuer, même
à coups de fufil : mais on les fait périr très-Vîte, en
enfonçant un poinçon, ou feulement un tuyau de paille
dans leurs nafeaux (m ) ; on en voit fortir quelques,
gouttes de fang, & l’animal expire.
La ftupidité que l’on a reprochée aux Iguanes, ou
plutôt leur confiance aveugle ,. prefque toujours le
partage de ceux qui ne font point de ma l, va fi loin,.
(l) u Une efpèce de Jafmin d’une' excellente odeur, qui croît de
toutes parts, en' buitfen, dans les campagnes de Surinam, eft l.i retraite it
ordinaire des ferpens:& des lézardsfer-tout de-TIguane\ceft une«
ehofe admirable que la manière dont ce dernier reptile sfentortille au«*
pied de cette plante, cachant fâ fête air milieu d'è fous tes replis. n>.
Uijloire générale des Voyages . tome gq , page 4* il)(l)11 y édit, in-12.-
(m) Hijloirt génitale des Voyages, Livre V I I >■. Chapitre x v n -