plus comprimée par les côtés, le deflus en eft plus
étroit, & le mufeau plus pointu. Secondement, la queue
eft ordinairement plus longue en proportion du corps..
Les Améiva parviennent d’ailleurs à une taille prefque
auffi confidérable que les lézards verts de nos Provinces;
méridionales. L ’individu que nous décrivons, & qui a
été envoyé de Cayenne par M. Léehevin, a vingt-&-un
pouces de longueur totale, c’eft-à-dire depuis le bout
du mufeau jufqu’à l’extrémité de la queue, dont la
longueur eft d’un pied iix lignes; la circonférence du
corps à l’endroit le plus gros, eft de quatre pouces neuf
lignes ; les mâchoires font fendues jufqnes derrière les
yeux , garnies d’un double rang de grandes écailles T
comme dans le lézard vert , & armées d’un grand
nombre de dents très-fines, dont les plus petites font
placées vers le bout du mufeau , & qui refl’emblent
un peu à celles de l’iguane. Le deifus de la tête eft
couvert de grandes lames, comme dans les lézards verts-
& dans les lézards gris.
Le deifus du corps & des pattes eft garni d’écailles
à peine fenfibles; mais celles qui revêtent le deiîbus du
corps font grandes, carrées, & rangées en bandes tranf-
veifales, La queue eft entourée d’anneaux, compofés
d’écailles, dont la figure eft celle d’un quai ré long. L e
deiîbus des cuiffes préfente un rang de tubercules. Les
doigts longs, & féparés les uns des autres, font garnis
d’ongles aifez forts.
La couleur de l’Améiva varie beaucoup fuivant le
fexe, le pays,.1 âge & la température de l’atmofphère,
ainfi que nous l’avons dit ; mais il paroît que le fond
en eft toujours vert ou grifâtre, plus ou moins diver-
fifié par des taches ou des raies de couleurs plus vives,
& qui étant quelquefois arrondies de manière à le faire
paroître oeillé, ont fait donner le nom d’Argus à l’Améiva,
ainfi qu’au lézard vert. Peut-être l’Améiva forme-t-il,
comme les lézards de nos contrées, une petite famille,
dans laquelle on devroit diftingüer les gris d’avec les
verts : mais on n’a point encore fait aifez d’obfervations
pour que nous publions rien établir à ce fujet.
Ray ( b ) & Rochefort ( c ) ont parlé de lézards,
qu’ils ont appelles Anolïs ou Anoles, qui, pendant le
jour, font dans un mouvement continuel, & fe retirent,
pendant la nuit,dans des creux, d’où ils font entendre
une ftrîdeur plus forte & plus infupportabîe que celle
{ b ) Synopjts ammalium, page %6S.
( c ; « Les anolts font fort communs dans toutes les habitations. Ils
font de la groffeur & de la longueur des lézards qu’on voit en F ran c e :«
mais ils ont la tête plus longuette, la peau jaunâtre, & fur le dos ils«
ont des lignes rayées de b leu, de vert & de g r i s , qui prennent«
depuis le deifus de la tête jufqu’au hput d'e la queue. Ils font leur retraite «
-dans les trous de la terre , & c’eft de-là qu e , pendant la nuit, ils fon t«
Un bruit beaucoup plus pénétrant que celui des cigales. L e jour , ils c«
font en perpétuelle action, & ils ne font que roder aux environs d e s«
.cafés, pour chercher de quoi fe nourrir, v Hochefott, Hipoite des
Antilles f tome i , page 30p.
T t ij