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quefois par trois queues plus ou moins parfaites, dont
une feule renferme des vertèbres ; les autres ne contiennent
qu’un tendon ( e) .
Le tabac en poudre eft prefque toujours mortel
pour le lézard Gris : fi l’on en met dans fa bouche,
il tombe en convulfion & le plus fouvent il meurt
bientôt après. Utile autant qu’agréable, il fe nourrit
de mouches, de grillons, de fauterelles, de vers de
de terre, de prefque tous les infeéles qui détruifent
nos fruits & nos grains; auffi feroit-il très-avantageux
que l’efpèce en fût plus multipliée ; à mefure que le
nombre des lézards Gris s’accroîtroit, nous verrions
diminuer les ennemis de nos jardins ; ce feroit alors
qu’on auroit raifon de les regarder, ainfi que certains
Indiens les confidèrent, comme des animaux d’heureux
augiïre, & comme des lignes allurés d’une bonne
fortune.
Pour faifir les infeéles dont ils fe nourrilfent, les
lézards Gris dardent avec vîtelfe une langue rougeâtre,
aflez large, fourchue, & garnie de petites afpé-
rités à peine fenfibles, mais qui fuffifent pour les aider
à retenir leur proie ailée C f ) , Comme les autres
(e ) Continuation de la matière médicale de Geoffroi, tome 12., pages
r/8 & Jiiiv. Mémoire de M- Marchand, dans ceux de l’Académie des
(sciences, année 17 i8.
if ) Nçedham, çljèryatiçns microjcopiquef.
Quadrupèdes
D E S Q uA D R V p k D E S O V I P A R E S . ÿ p j
Quadrupèdes ovipares, ils peuvent vivre beaucoup de
tems fans manger, & on en a gardé , pendant lix
mois, dans une bouteille, fans leur donner aucune
nourriture, mais auffi fans leur voir rendre aucun
excrément (g).
Plus il fait chaud, &. plus les mouvemens du lézard
Gris font rapides : à peine les premiers beaux jours du
printems viennent-ils réchauffer l’atmofphèrel, que le
lézard Gris fortant de la torpeur profonde que le
grand froid lui fait éprouver, & renaiffànt, pour ainfi
dire, à la vie avec les zéphirs & les fleurs , reprend
fon agilité & recommence fes efpèces de joutes; auxquelles
il allie des jeux amoureux. Dès la fin d’Avril,
il cherche fa femelle : ils s’unifient enfemble par des
embrafiemens fi étroits qu’on a peine à les diftinguer l’un
de l’autre ; & s’il faut juger de l’amour par la vivacité
de fon expreffion, le lézard Gris doit être un des plus
ardens des Quadrupèdes ovipares.
La femelle ne couve pas fes oeufs qui font prefque
ronds ■, & n’ont pas quelquefois plus de cinq
lignes de diamètre. Mais comme ils font pondus dans
le tems où la température commence à êtrertrèsrdouce,
ils éclofent par la feule chaleur de l’atmofphère, avec
d autant plus de facilité, que la femelle a le foin de
(g).Séba, vol. 2 , page 84.
Ovipares, Tome I , Q q