vme efpèce de monftruoiité, feroit né avec deux petites
pattes auprès de la tête, & deux autres, très-éloignées,
fituées auprès de l’origine de la queue. On le croiroit
d’autant plus, que le Seps a le corps très-long & très-
menu, & qu’il a l’habitude de fe rouler fur lui-même
comme les ferpens ( b ) . A. une certaine diftance, om
feroit même tenté de ne prendre fes pieds que pour
des appendices informes. L e Seps fait donc une des
nuances qui Kent d’affez près les Quadrupèdes ovipares
avec les vrais reptiles. Sa forme peu prononcée, fon caractère
ambigu , doivent contribuer a le faite reconnûttre.
Ses yeux font trè s-p e tits le s ouvertures des oreilles
bien moins fenfibles que dans la plupart des lézards.
la queue finit par une pointe très-aiguë ; elle eft communément
très-courte; cependant elle étoii auffi longue
que le corps dans l’individu décrit par M. Linné, &
qui faifoit partie de la colleélion du Prince Adolphe.
Le Seps eft couvert d’écailles quadrangulaires, qui
forment en tout fens des efpèces de ftries.
La couleur de ce lézard eft en général moins foncée
fous le ventre que fur le dos, le long duquel s’étendent
deux bandes, dont la teinte eft plus ou moins claire,
& qui font bordées de chaque côté d’une petite raie
noire.
La grandeur des Seps , ainfi que celle des autres
( b'j Hijlaire naturelle delà Sardaigne, par M. François Cetti.
d e s Q u a d r u p è d e s o v i p a r e s . 4 3 5
lézards, varie fuivant la température qu’ils éprouvent,
la nourriture qu’ils trouvent, & la tranquillité dont
ils jouiffent. C’eft donc avec raifon que la plupart des
Naturaliftes ont cru ne devoir pas afligner une grandeur
déterminée, comme un caraétère rigoureux & diftinélif
de chaque efpèce ; mais il n’en eft pas moins intéreffant
d’indiquer les limites, qui, dans les diverfes efpèces,
circonfcrivent la grandeur, & fur-tout d’en marquer les
rapports, autant qu’il eft poffible, avec les différentes
contrées, les habitudes,la chaleur,&c. Les Seps, qui ne
parviennent quelquefois en Provence, &dans les autres
provinces méridionales de France , qu a la longueur de
cinq ou fix pouces, font longs de douze ou'quinze dans
des pays plus conformes à leur nature. Il y en a un au
Cabinet du R o i, dont la longueur totale eft de neuf
pouces neuf lignes ; fa circonférence eft de dix-huit
lignes, à l’endroit le plus gros du corps ; les pattes ont
deux lignes de longueur, &. la queue eft longue de
trois poucesftrois lignes. Celui que M. François Cetti
a décrit en Sardaigne, avoit douze pouces trois lignes
fie long (apparemment mefure farde.)
Les pattes du Seps font fi courtes, qu elles n ont
quelquefois que deux lignes de long, quoique le corps
ait plus de douze pouces de longueur (c). A peine
paroiffent-elles pouvoir toucher à terre, <Sc cependant
(c'; ffijioi’X naturelle de la Satdaigne> pages x8 & Jiiiv.
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