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 L E   C O R D Y L E   ( * ) . 
 O n t r o u v e   en Afrique &   en Afie, un  lézard  auquel  
 M. Linné a  appliqué  exclufivement  le nom  de Cordyle,  
 qui  lui  a  été  donné par  quelques Voyageurs,  mais dont  
 on  s’eft auffi fervi pour  défigner  la  dragonne,  ainfî  que  
 nous  1 avons  dit.  Il  paroit  qu il habite quelquefois  dans  
 1 Europe meridionale, &  Ray dit l’avoir rencontré auprès  
 de  Montpellier  ( b ) .   Nous  allons  le  décrire,  d’après  
 les  individus  confervés  au Cabinet  du  Roi. 
 La  tête  eft très-aplatie, élargie parderrière , &   triangulaire; 
   de  grandes  écailles  en  revêtent  le  deflus  &   
 les côtes ; les deux mâchoires font couvertes  d’un  double  
 rang d autres grandes  écailles, &   armées de très-petites  
 dents  égales,  fortes  &   aiguës.  I 
 (a)  Le  Cordyle. M. ÆAubenton,  Encyclopédie  méthodique.  
 Lacerta  Cordylus,  cj.  Eirtn.  ampli,  vept. 
 CordjrLs  ,  Granayi.  nuifoeum  a ,   page  j g ,  N.°  gg. 
 Ray,,  Synopjis  Quadr., page  aSy.  Cordylus  feu  eaudi-verbera»  
 Séba , mus.  i.  Table  S4 , f i g.  y  &  4. 
 Cordylus  verus.  Laurent! Jpeçimen medicum. 
 {b)  Ray,  Synopjts  Quadrupedum ,  page  3.6g. 
 Les  trous  des  narines  font  petits;  les ouvertures des  
 oreilles  étroites, &   fituées  aux  deux  bouts  de  la  bafe  
 du triangle,  dont  le  mufeau  eft  la  pointe. 
 Le corps  eft très-aplati ; le ventre  eft revêtu d écaillés  
 prefque  carrées,  &   allez  grandes,  qui  y  forment  des  
 demi-anneaux, ou  des bandes tranfverfales;  les  écailles  
 du  dos  font  auffi  prefque  carrées,  mais  plus  grandes  ;  
 celles des côtés  étant  relevées  en  carènefont  paroître  
 les  flancs  hériiïës  d’aiguillons. 
 La  queue  eft  d’une  longueur  à-peu-près  égale  à  
 celle  du  corps ;  les  écailles  qui  la  revêtent, préfentent  
 une  arête  faillante,  qui  fe  termine  en  forme  d’épine  
 alongée  &   garnie  des  deux  côtés  d’un  très-petit  aiguillon  
 :  ces  écailles  étant  lougues  &   très-relevées  par  
 le  bout,  forment  des  anneaux  très-fenlibles,  feftonnés,  
 allez  éloignés  les  uns  des  autres,  &   qui  font  paroître  
 la  queue  comme  étagée.  Nous  en  avons  compté  dix-  
 neuf  fur  un  individu  femelle,  dont  la  queue  étoit  
 entière. 
 Les  écailles  des  pattes  font  aigues,  &   relevées  par  
 une  arête.  Il  y  a  cinq  doigts  garnis  d’ongles  aux  pieds  
 de  devant  &   à  ceux  de  derrière. 
 La  couleur  des  écailles  eft bleue,  &   plus ou moins  
 mêlée  de  châtain,  par  tâches  ou  par  bandes. 
 M.  Linné  dit  que  le  corps  du  Cordyle  n’eft  point  
 hérifle  (  corpore  loevigato )   :  cela  ne  doit  s’entendre  que  
 du  dos  &   du  ventre,  qui  en  effet  ne  le paroiffent pas,