On trouve des Caméléons deplufieurs tailles aflez différentes
les unes des autres. Les plus grands n’ont guère
plus de quatorze pouces de longueur totale. L ’individu
que nous avons décrit, & qui eft confervé avec beaucoup
d’autres au Cabinet du Roi, a un pied deux pouces
trois lignes, depuis le bout du mufeau jufqu’à l’extrémité
de la queue, dont la longueur eft de fept pouces.
Celle des pattes, y compris les doigts, eft de trois
pouces.
T .a tête aplatie pardeflus, l’eft auflî par les côtés ;
deux arêtes élevées partent du mufeau, paflent prefque
immédiatement au-deflus des yeux, en fuivent à peu-
près la courbure, & vont fe réunir en pointe derrière
la tête 5 elles y rencontrent une troifième faillie qui
part du fommet de la tête, & deux autres qui viennent
des coins de la gueule ; elles forment, toutes cinq
enfemble ,une forte de capuchon, ou, pour mieux dire,
de pyramide à cinq faces, dont la pointe eft tournée
en arrière. Le cou eft trèsncourt. Le deflous de la
tête & la gorge font comme gonflés, & repréfentent
une efpèce de poche, mais moins grande de beaucoup
que celle de l’iguane.
La peau du Caméléon eft parfemée de petites
éminences comme le chagrin : elles font très-lifles,
trouvera auflï dans Gefner, Livre I I , tous les contes ridicules qu ils
ont publiés au fujet de cet animal.
s i ; Q u a d r u p è d e s o v i p a r e s * 3 4 1
plus marquées fur la tête, & environnées de grains
prefque imperceptibles : un rang de petites pointes
coniques règne en forme de dentelure fur les faillies
de la tête , fur le dos , fur une partie de la queue
& au - deifous du corps, depuis le mufeau jufqu’à
l’anus.
Sur le bout du m u fe a u q u i. eft un peu arrondi
font placées les narines qui, doivent fervir beaucoup à
la refpiration de l’animal pcar il a fouvent la bouche
fermée fi exactement g qu’on a, peine à diftinguer la
feparation des deux lèvres. Le cerveau eft très-petit
& n a qu une ligne ou deux de diamètre, La tête du
Caméléon ne préfente aucune ouverture particulière
pour les oreilles, & MM. de l’Académie; des Sciences,
qui diflequèrent cet animal, crurent qu’il étoit privé
de 1 organe de l’ouïe qu’ils n’apperçurent point dans, ce
lézard ( c ) , mais que M. Camper vient d.',v découvrir ( d ) .
C’eft une nouvelle preuve de la foiblefl’e de l’ouïe dans
les Quadrupèdes ovipares, & vraifemblablement c’eft:
«ne des caufes qui concourent à produire l’efpèce de
ftupidité que l’on a attribuée au Caméléon.
» ,-^es deux mâchoires font compofées d’un os dentelé
(c) Mémoires pour fervir d IBifioire naturelle des animaux, article
du Caméléon. ’
( d) Note communiquée pat M. Camper.