arbres, comme prefque tous les lézards, qui ayant les
doigts diviles peuvent y grimper avec facilité , & en
faïfîr aifément les branches. Non-feulement il peut y
courir affez vite,mais rempliffant d’air fon efpèce de
capuchon, déployant fa crête, augmentant fon volume,
& devenant par-là plus léger, il faute & voltige,
pour ainfi dire, avec agilité de branche en branche.
Son féiour n e t cependant pas borné au milieu des
bois ; il va à l’eau fans peine, & lorfqu il veut nager
il enfle également fon capuchon, & étend fes membranes,
r
La crête, qui diflingue le Bafilic, &. qui peut lui feivir
dune petite-arme défenûve, e t encore pour lui un
bel ornement. Bien loin de tuer par fon regard, comme
l’animal fabuleux dont il porte le nom, il doit être
confidéré avec plaifir, lorfqu’animant la fplitude des
immenfes forêts de l’Amérique, il s’élance avec rapidité
de branche en branche, ou bien lorfque dans
une, attitude de repos, & tempérant fa vivacité naturelle,
il témoigne une forte de fatisfadion a ceux
qui le regardent, fe pare, pour ainfi dire , de fa
couronne , agite mollement fa belle crête, la baiffe,
la relève ' & par les différens reflets de fes écaillés,
renvoie aux yeux de ceux qui l’examinent, de douces
ondulations de lumière,
l e p o r t e - c r ê t e ( « ) .
N o i r s conservons à cé lézard le nom de Porte-
crête , qui lui a été donné par M. d’Aubenton. Cet animal
préfente en effet une crête qui. s’étend depuis la tête juf-
qU’à l’extrémité de la queue. Le plus fôuvent elle efl
compoféè fur le dos de foixante-dix petites écailles plates
, longues' & pointues ; &, à l’origine de la queue, élle
s’élève 'èzfepréfente une nageoire très-longue, très-large,
formée de' quatorze ou quinze.raytana cartilagineux, &ç
garnie à fon* bord fupérieur de petites écailles aigues,;
pepchées fouvent en arrière. C’eft dans fille d’Amboine
&, datas llfle de Jaya'( b ) , qu’on trouve le Porte-crête.
M. Schlcffei efl le premier. Natüraîifle qui en ait
(a) Bin jawaeok jangur eckor par ksMalais,s ,-fuvvant M. Hornftedt,
Le ,Porte-crête. M- (SAubenton,, EmyclQpédie méthodique.
Lacerta Amboinénlîs. dSch'lojfer'de "Lacerta Ânïboinerifi , Amfter-
iam, 2778 .,111-4.“ ( L'indiyidu, décrit par M. Schloffer, fut acheté par
feû M. le Baron de Géer,. & appartenoit, en 1785 , à l'Académie de
Stockolm ).
(b) M. Ilornffedt. Mémoires de l’Académie des Sciences, de Stockolm,
année i jSf, , trim. s. page 130., .