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 de  l’Afrique,  en  Egypte,  en  Arabie,  en  Libie  
 où on  dit  qu’il  eft plus  grand  qu’ailleurs,  dans les Indes  
 &   peut-être  même  dans  la  plupart  des  pays  très-  
 chauds  de  l’Europe.  Non-feulement  fon  habitation  de  
 choix  doit  être  déterminée  par  la  chaleur du climat ,  
 mais  encore  par  l’abondance  des  plantes  aromatiques  
 dont  on  dit  qu’il  fe  nourrit.  C’eft  peut-être  à  cet  aliment  
 plus  exalté,  &   par  conféquent  plus  a é lif,  qu il  
 doit  cette  vertu ftimulante  qu’on  auroit  pu  fans  doute  
 employer  pour  foulager  quelques  maux  ( d )   ,  mais  
 dont  il  ne  falloit pas  fe  fervir  pour  dégrader  le noble  
 feu  que  la Nature  fait  naître  ,  en  s’efforçant ^  envain  
 de  le rallumer, lorfqu’une paffion imprudente  l’a éteint 
 pour  toujours.  f 
 Le  Scinque  vit  dans  l’eau,  ainfi  qu’à  terre.  On  1 a  
 cependant  appell'é  crocodile  terrejlre  ,  6c  certainement  
 c’eft  un  grand  abus  des  dénominations  que  l’application  
 du  nom  de  cet  énorme  animal à  un petit lézard,  
 qui  n’a  que  fept  ou  huit  pouces  de  longueur.  Aufli  
 Profper  Alpin  penfe-t-il  que  le  Scinque  des  modernes  
 n’eft  pas  le  lézard  défigné,  fous  le  nom  de  crocodile  
 terreftre, par  les  Anciens, particulièrement  par Héro- 
 (d)  Pline  dit que  le  Scinque a été  regardé  comme  un  remède  contre  
 les  bledures  faites  par  des  flèches empoifonnées, Livre  X X V III, Chapitre  
 x x x . 
 dote, 
 -dote, Paufanias, Diofcoride,  &.  célébré pour  fes  vertus  
 acftives  6c  ftimulantes.  Il  croit  qu’ils  avoient  en  vue  
 un plus grand  lézard que  l’on  trouve,  ajoute-t-il  ,  au-  
 deffus  de  Memphis,  dans  les  lieux  fecs  ,  6c  dont  il  
 donne  la  figure.  Mais  cette  figure  ni  le  texte  n’indiquant  
 point  de  caractère  très-précis,  nous  ne  pouvons  
 rien  déterminer  au  fujet  de  ce  lézard  mentionné  par  
 Alpin  p i   Au  refte,  la  forme  6t  la  brièveté  de  fa  
 queue  empêchent  qu’on  ne  le  regarde  comme  de  la  
 même  efpèç.e  que  la   dragonne,  ou  le  tupinambis,  ou  
 l’iguane. 
 ( c)  Profper Alpin, tome  i , Chop.  y . U t  animalibus  Lacertofis  in  
 Ægypto  viventibus. 
 Ovipares,  Tome  I. B b b