
 
        
         
		même  les  oeufs  <Sc  les  inteftins  ( i ) .  Us  retirent  quelquefois  
 de  la graiffe  des grandes tortues, jufqu’à trente-  
 trois pintes  d’une huile jaune  ou  verdâtre ,(k) ,  qui  fert  
 à brûler,  que  l’on  emploie même  dans les  aliïnens lorsqu'elle  
 eft fraîche, &  dont  tous  les  os  de  ces  animaux  
 font pénétrés, ainfi  que  ceux  des cetacees;  ou  bien  ils  
 les  traînent  renverfees  fur  leur  carapace,  jufques  dans  
 les  parcs  où  ils  veulent  les  conferver. 
 Les  Pêcheurs  des  Antilles  &   des  Ifles  de  Bahama,  
 qui  v,ont  fur  les  côtes  de  Cuba,  fur  celles  des  Mes  
 yoifmes,  principalement  des  Mes  de  Cayman,  ont  
 achevé  de  charger  leurs  navires  ,  ordinairement  au  
 bout  de  flx  femaines  ou  de  deux  mois ;  ils  rapportent  
 dans  leurs  Mes  les  produits  de  leur  peche  (l)  ;  &   
 cett.e  chair  de  tortue  falée,  qui  fert  a  la  nourriture  du  
 peuple  &   des  efclaves, n’eft pas moins  employée  dans  
 les  Colonies  d’Amérique,  que  la morue  dans  les  divers  
 pays  de  l’Europe  (m), 
 ( i ) Mémoires  maniifcrits, rédigés  &  communiqués par M.  de  Four,  
 geroux de  Bondaroy ,  de  t  Académie  des  Sciences. 
 (.i )  Mémoires manuscrits  Jur  les  tortues,  rédigés par M- de Fou-,  
 geroux. 
 ( / )  Voyage  de Hawkins  à  la  mer du  Sud, page  zg, 
 ( m )  Toutes  les  Nations  qui  ont  des  poffeffions  en  Amérique,  Si  
 particulièrement  les  Anglois,  envoient  de  petits  bâtimens  fur  la  côte  
 de  la  nouvelle  Efpagne, &  des  Ifles  défertes  cjui  en font  voifines,  ppur 
 On  peut 
 S E S   Q t r ^ D R V P È D E S   O V I P A R E S . 
 On peut  auffi prendre  les tortues  franches au milieu  
 des  eaux  (n)  :  on  fe  fert  d’une  varre,  ou  d’une  forte  
 de  harpon,  pour  cette  pêche,  ainfi  que  pour  celle  dé  
 la  baleine  :  on  choilït  une  nuit  calme ,  où  la  lune  
 éclaire  une  mer  tranquille.  Deux  pêcheurs  montent  
 fur  un  petit  canot  que  l’un  d’eux  conduit  :  ils  recon-  
 noiifent  qu’ils  font  près  de  quelque  grande  tortue,  à   
 l’écume  qu’elle  produit  lorfqu’elle  monte  vers  la  fur-  
 face  de  l’eau ;  ils s’en  approchent  avec  affez  de  vîteiîe,  
 pour  que  la  tortue  n’ait  pas  le  tems  de  s’échapper  :  
 un  des.deux  pêcheurs  lui  lance  auffi-tôt  fon  harpon  
 avec  tant  de  force  ,  qu’il  perce  la  couverture  fupé-  
 rieure,  &   pénètre  jufqu’à  la  chair :  la  tortue  bleffée ,•  
 fe  précipite  au  fond  de  l’eau;  mais  on  lui  lâche  une  
 corde, à laquelle tient  fe harpon ; & ,  lorfqu’elle a perdu  
 beaucoup  de  fang,  il  eft aifé  de la tirer dans le bateau,  
 ou  fur  le  rivage. 
 On  a  employé,  dans  la  mer  du  Sud,  une  autre  
 manière  de  pêcher  les  tortues.  Un  plongeur  hardi  fe  
 jette  dans la mer,  à  quelque  diftance  de  l’endroit  où,  
 pendant  la  grande  chaleur  du  jour ,  il  voit  les  tortues  
 endormies  nager  à  la  furface  de  l’eau ;  il  fe  relève 
 y  faire  la  pêche  des  tortues.  Note  communiquée par M.  de  la  Borde,  
 Correjpondant du  Cabinet du Roi ,  à  Cay enne. 
 (n)  Cateßry, Hiß.  naturelle  de  la  Caroline, tome  z,page yg.  
 Ovipares,  Tome  I ,  K