
 
        
         
		Quelque  mouvement  que  faffe  la  femelle,  le  mâle  la'  
 retient  avec  fes  pattes ,  &   ne  la  laiffe  pas  échapper  
 même  quand  elle  fort  de  l’eau  (h)  :  ils  nagent  ainfi  
 accouplés  pendant  un  nombre  de  jours  d’autant  plus  
 grand,  que  la  chaleur  de  l’atmofphère  eft  moindre, &   
 ils  ne  fe  quittent point  avant  que  la  femelle  ait  pondu  
 fes  oeufs  (7).  C’eft  ainfi  que  nous  avons  vu  les  tortues  
 de  mer demeurer pendant long-tems intimement unies,,  
 &   voguer  fur  la  furface  des  ondes,  fans  pouvoir  etre  
 féparées  l’une  de  l’autre. 
 Au  bout  de  quelques  jours,  la  femelle  pond  fes  
 oeufs,  en  faifant  entendre  quelquefois  un  coaflement  
 un  peu  fourd;  ces  oeufs  forment  une efpèce  de  cordon,  
 étant colés  enfemble par une matière  glaireufe  dont  ils  
 font  enduits;  le mâlefaifit le  moment  où  ils  fortent  de  
 l’anus  de la  femelle,pour les arrofer de fa  liqueur fémi-  
 nale,  en  répétant  plufieurs  fois un  cri  particulier  (m)y  
 &.  il  peut  les  féconder  d’autant  plus  a ifém en tq u e   
 fon  corps  dépalfe  communément,  par  le  bas  ,  celui  
 de  fa  compagne:  il  fe  fépare  enfuite  d’elle, &   recommence  
 à nager,  ainfi  qu’à  remuer  fes  pattes  avec  agilité  
 ,  quoiqu’il  ait  paffé  la  plus  grande  partie  du  tems 
 ( k)  Collection  acadérn-, tome  5 , page  549. HiJIoire de la Grenouille,1  
 par Swammerdam. 
 (l) Swammerdam  &  Keef el.  ■  t  
 (mydaurentifpecimen medicum,  Vienne,  vj68,page  13B, 
 d e s   Q u a d r u p è d e s   o v i p a r e  S .   51 7   
 de  fon  union  avec  fa  femelle  dans  une  grande  immobilité  
 ,  &   dans  cette  efpèce  de  contraciion  qui  accompagne  
 quelquefois les  fenfations  trop  vives  (n ) . 
 Dans  les  différentes  obfervations  que  nous  avons  
 faites  fur  les  oeufs  des  Grenouilles  ,  <5t  fur  les  chan-  
 gernens qu elles fubiflent avant  de  devenir  adultes, nous  
 avons  vu,  dans les  oeufs nouvellement pondus, un  petit  
 globule, noir  d’un  côté, &   blanchâtre  de  l’autre,  place  
 au  centre  d’un  autre  globule,  dont  la  fubftance  glu-  
 tineufe  &.  tranfparente  doit  fervir  de  nourriture  a  
 l’embryon  ,  &   eft  contenue  dans  deux  enveloppes  
 membraneufes &. concentriques :  ce font  ces membranes  
 qui  repréfentent  la  coque  de  l’oeuf  (0). 
 Après  un tems  plus  ou moins  long,  fuivànt  la  température  
 ,  le  globule  noir  d’un  côté  &   blanchâtre  de  
 l’autre,  fe  développe  &   prend  le  nom  de  têtard  (p ) : 
 (n )  Swammerdam >  à  l’endroit déjà cité. 
 (o )  M.  l’Abbé  Spallanzani  ne  confidérarit  k   membrane  intérieure  
 qui  enveloppe  le  têtard  que.comme  un  amniosj  a.propofe  de  féparer  
 les  grenouilles,  les  crapauds &  les  raines,  des  ovipares,  pour  les  réunir  
 avec  les  vivipares ;  mais nous  n’avons  pas  cru  devoir  adopter  1 opinion  
 de  cet  habile  Mâturaliffe.  Comment  éloigner  en  effet  lès  grenouilles,  
 les  raines  &   les  crapauds,  des  tortues  &  des  lézards  avec  lefquelS-ils  
 font  liés  par  tant  de  rapports,  pour  les  rapprocher  des  viviparesdont  
 ils  diffèrent  pat  tant  de  caraéfcères  intérieurs  ou  exterieurs ?  Voyez  le  
 troilième  volume  de  M.  l’Abbé  Spallanzani,   page  76. 
 {p)  M.  l’Jb b é Spallaniani j  ouvrage  déjà  cité, volume  3 , page  13 ,