
 
        
         
		il  préfère ce  dernier  élément pour  fon habitation,  au  
 lieu qu’on  rencontre  prefque  toujours  la  Salamandre  
 terreftre dans des trous de murailles, ou dans de petites  
 cavités  fouterraines ; &  de-là  vient  qu’on  a  donné  à  
 la  Salamandre  à  queue plate, le  nom  de'Salamandre  
 aquatique ,  &  que M,  Linné  l’a  appellée  lézard  des  
 marais.  Elle  reffemble  à  la  Salamandre  dont  nous  
 venons  de  parler,  en  ce  qu’elle  a  le  corps  dépourvu  
 d’écailles  fenfibles,  ainfi  que  les  doigts  dégarnis d’ongles  
 ,  & qu’on ne compte  que  quatre doigts à fes pieds  
 de  devant : mais  elle  en  diffère  fur-tout par la forme  
 de  fa  queue..  Elle  varie  beaucoup  par  fes  couleurs ,  
 fuivant  l’âge &  le  fexé-  Il  paroît  d’ailleurs qu’on  doit  
 diftinguer  dans  cette  efpèce  de  Salamandre  à  queue  
 plate, plufieurs variétés plus  ou moins  confiantes,  qui  
 ne  font diftinguées que par la grandeur & par  les couleurs  
 , & qui doivent dépendre de la différence des pays,  
 ou même  feulement  de  la  nourriture  (b ) . Mais  nous  
 ne croyons  pas  devoir  compter, avec M.  Dufay,  trois  
 efpèces  de Salamandre à queue plate;  & fi on lit avec  
 attention  fon Mémoire,  on  fe  convaincra  fans peine,  
 d’après  tout  ce que nous avons dit. dans cette Hiftoire,  
 que  les  différences  qu’ij  rapporte  pour  établir  des 
 (b )  Conrad  Gejher,  de  Quadrup.  ovip., page 9.8. 
 Lettre  de  M.  David  B rskine  Baket  ,  au  Préfident  de  la  Société  
 foyale.  Transactions philojbphiques, Londres ,  2747 j  in-q.0, Np  4^3' 
 diyerfités 
 diverfités d’efpèces, conftituent tout au plus des variétés  
 confiantes  ( c) , 
 Les plus grandes Salamandres à queue  plate n’ex-  
 çèdent  guère  la  longueur  de  fix  à  fept  pouces.  La  
 tête  eft aplatie ;  la  langue  large  <$c  courte ;  la  peau  
 eft  dure, &  répand  une  efpèce  de  lait  quand  on  la  
 bleffe.  Le  corps  eft  couvert  de  très - petites  verrues  
 faisantes & blanchâtres: la  couleur générale, plus  ou  
 moins  brune  fur  le dos,  s’éclaircit  fous  le  ventre, &  
 y  devient  d’un  jaune tirant fur le blanc.  Elle préfente  
 de petites taches,  fouvent  rondes,  foncées, ordinairement  
 plus  brunes dans  lé  mâle  ,  bleuâtres &  diver-  
 fement  placées dans certaines  variétés. 
 Ce  qui diftingue principalement le mâle,  c’eft une  
 forte  dé'crête membraneufe  &  découpée, qui  s’étend  
 lé  long du dos, depuis le milieu de la tête jufquà  l’extrémité  
 de  la  queue,  fur  laquelle  ordinairement  les  
 découpures  s'effacent,  ou deviennent  moins  fenfibles»  
 Le  deffous de  la  queue  eft  auffi  garni dans  toute  fa  
 longueur d'une membrane  en forme  de bande, placée  
 verticalement, qui  a une blancheur éclatante, &  qui  
 fait  paraître plate  la  queue  de  la  Salamandre  (d ). 
 .( c ) Mémoire de M.  Dufay ,  dans  ceux  de  l’Académie des  Sciences,  
 année  iyzg. 
 ( d)  Cette defcription  a  été  faite  d’après  plufieurs individus confervés  
 au  Cabinet  du  Roi. 
 Ovipares,  Tome  I . O 0 ô