rangs, comme celles du plaftron des tortues terreftres
ou d’eau douce, forment quatre rangées, & leur nombre
eft beaucoup plus grand.
Les tortues marines repréfentent parmi les Quadrupèdes
ovipares, l a nombreufe tribu des Quadrupèdes
vivipares, compofée des morfes, des lions marins, des
lamantins & des phoques, dont les doigts font egalement
réunis, & qui tous ont plutôt des nageoires que
des pieds : comme cette tribu, elles appartiennent bien
plus à l’élément de l’eau qu a celui de la terre , & elles
lient également l’ordre dont elles font partie avec celui
des poiflons auxquels elles reflemblent par une partie
de leurs habitudes <3c de leur conformation.
Nous compofons la fécondé divifion de toutes lés
autres tortues qui habitent, tant au milieu des eaux
douces que dans les bois & fur des terreins fecs ; nous
y comprenons par conféquent la tortue de terre, nommée
la grecque, qui fe trouve dans prefque tous les
pays chauds, & la tortue d’eau douce, appellee la
bourbeufe, qui eft a fiez commune dans la France méridionale,
& dans les autres contrées tempérées de
l’Europe; Toutes les tortues de cette fécondé divifion
ont les pieds très-famaffés, les doigts très-courts &
prefque égaux en longueur : ces doigts, garnis d ongles
forts & crochus , ne reflemblent point à des nageoires ;
la carapace & le plaftron ne font reunis 1 un a
l’autre que dans une petite portion de leur contour*
ils laiflent aux differentes parties des tortues plus de
facilité pour leurs divers mouvemens ; &. cette plus
grande liberté leur eft d’autant plus utile , qu’elles
marchent bien plus fouvent quelles ne nagent; leur
couverture fupérieure eft d’ailleurs communément bien
plus bombée ; auiîi, Iorfqu’elles font renverfées fur le
dos, peuvent-elles la plupart fe retourner &. fe remettre
fur leurs pattes, tandis que prefque toutes les tortues
marines , dont la carapace eft beaucoup plus plate,
s’épuifent en efforts inutiles lorfqu’elles ont été retournées,
& ne peuvent point reprendre leur première
pofition.