durable. Cet a fy le , capable de rélifter à de très-
grands efforts, n’eft pas même fixé à un certain ef-
pace : lorfque la nourriture leur manque dans les endroits
quelles préfèrent, elles ne font pas contraintes
d’abandonner un toit confirait avec peine, de perdre
tout le fruit de longs travaux, pour aller peut-être avec
plus de peine encore arranger une habitation nouvelle
fur des bords étrangers 5 elles portent par-tout avec elles
l’abri que la Nature leur a donné, & c’eft avec toute
vérité qu’on a dit quelles traînent leur maifon , fous
laquelle elles font d’autant plus à couvert quelle ne
peut pas être détruite par les efforts de leurs ennemis.
La plupart des tortues retirent quand elles veulent
leur tête, leurs pattes & leur queue fous l’enveloppe
dure & olfeufe qui les revêt par-deflus & par-deffous ;
& dont les ouvertures font aflëz étroites pour que les
ferres des oifeaux voraces, ou les dents des'Quadrupèdes
carnaffiers n’y pénètrent que difficilement. Demeurant
immobiles dans cette pofition de défenfe, elles
peuvent quelquefois recevoir fans crainte, comme fans
danger, les attaques des animaux qui cherchent à en
faire leur proie. Ce ne font plus des êtres fenfibles ,
qui oppofent la force à la force, qui fouffrent toujours
par la réliftance, & qui font plus ou moins bleffés par
leur vidtoire même : mais, ne préfentant que leur épaifle
enveloppe, c’eft en quelque forte contre une couverture
infenfible que font dirigées les armes de leurs ennemis;
DES Qv ADR V P k n B S OVIPA RE S . 4 ?
les coups qui les menacent ne tombent, pour ainfi
dire, que fur la pierre, & elles font alors aufii à l’abri
fous leur bouclier naturel, qu’elles pourraient 1 être
dans le creux profond & inacceflible d une roche dure.
Ce bouclier impénétrable qui les garantit eft compofé
de deux efpèces de tables ofleufes plus ou moins arrondies
& plus ou moins convexes. L’une eft placée
au-deflus & l’autre au-defîous du corps. Les côtes &.
l’épine du dos font partie de la fupérieure, que l’on
appelle carapace, & l’inférieure, que l’on nommeplaf-
tron, eft réunie avec les os qui compofent le Jlernum.
Ces deux couvertures ne fe touchent & ne font attachées
enfemble que par les côtés : elles laiffent deux
ouvertures, l’une devant &. l’autre derrière; la première
donne paflage à la tête & aux deux pattes de
devant ; la fécondé aux deux pattes de derrière, à la
queue & à la partie du corps où eft fitué l’anus. Lorfque
les tortues veulent, ou marcher, ou nager, elles font
obligées d’étendre leur tête, leur col &. leurs pattes,
qui paroiflent alors à l’extérieur, & ces divers membres
, ainfi que la queue, le devant & le derrière du
corps, font couverts d’une peau qui s’attache au-deflbus
des bords de la carapace & du plaftron, qui forme
plufieurs plis, lorfque les pattes &. la tête font retirées
, qui eft aflez lâche pour fe prêter â leurs divers
mouvemens d’extenfion , & qui eft garnie de petites
écailles comme celle des lézards, des ferpens & des