comparées à de petites nageoires, <5c qui refTemblent
aflez à une plume garnie de barbes. Ces houppes tiennent
à des efpèces de demi-anneaux cartilagineux & dentelés,
au nombre de quatre de chaque côté, & qui
font analogues à l’organe des poifl'ons, que l’on a appelle
ouïes. Ils communiquent tous à la même cavité;
ils font féparés les uns des autres, & recouverts, .de
chaque côté, par un panneau qui laifle paffer les houppes
frangées. A tnefurê que l’animal grandit, ces efpèces
d’aigrettes diminuent & difparoifl'ent ; les panneaux
s’attachent à la peau fans laiflér d’ouverture;
les demi-anneaux fe réunifient par une membrane
cartilagineufe ; & la Salamandre perd l’organe particulier
quelle avoit étant jeune. Il paroît quelle s’en
fert, comme les poiffons des ouïes, pour filtrer l’air que
l’eau peut contenir, puifque quand elle en eft privée,
elle vient plus fôuvent refpirer à la furfaçe des
étangs.
Nous avons vu que les lézards changent de “'peau
une ou deux fois dans l’année ; la Salamandre aquatique
éprouvg dans fa peau des changemens bien plus
fréquens ; & en ceci elle â un nouveau rapport avec
les grenouilles , qui fe dépouillent très-fouvent, ainfi
que nous le verrons. Etant douée de plus d’aélivite
dans l’été, & même dans le printems, elle doit con-
fommer & réparer en moins de tems une plus grande
quantité de forces & de fubftance ; elle quitte alors
D E S Q u A E R U P È O E S O V I P A R E S . 4 7 ^
fa peau, tous les quatre ou cinq jours, fuivant certains
Auteurs (k) , & tous les,.quinze jours ou trois
femaines , fuivant d’autres Naturaliftes ( 1) , dont
l’obfervation doit être aufli exacte que celle des prem
ie r , la fréquence des dépouillemens de la Salamandre
à queue plate devant tenir à la température,
à la nature des alimens, & à plufieurs autres caufes
accidentelles.
Un ou deux jours avant que l’animal change de
peau, il eft plus parefleux qu’à l’ordinaire. 11 ne paroît
faire aucune attention aux yers, & aux infeélef qui
peuvent être à fa portée, &. qu’il avale avec avidité
dans tout autre tems. Sa peau eft comme détachée du
corps en plufieurs endroits, &. fa couleur fe ternit.
L’animal fe fert de fes pieds de devant pour faire une
ouverture à fa peau, autour de fes mâchoires; il la
repoufle enfuite fucceflivement au-deflus de fa tête ,
jufqua ce qu’il puifle dégager fes deux pattes, qu’il
retire l’une après l’autre. Il continue de la rejeter en
arrière, aufli loin que fes pattes de devant peuvent
atteindre ; mais il eft obligé de fe frotter contre les
pierres & les graviers, pour fortir à demi de fa vieille
enveloppe , qui bientôt eft retournée , & couvre le
derrière du corps & la queue. La Salamandre aqua- *(I)
( i) M. Dufay, Mémoire déjà cité.
(I) Lettre de M. Baker déjà citée.