
n’est utilisée que -par les Turkomans-Gokhlans, qui
viennent s’y embusquer de temps en temps, pour dépouiller
les caravanes. Cette étape1 est tout au long
déserte et d’une complète stérilité. Ahyoun est un ca-
ravansérail-châh, où s’est établi un bakal qui lient du
mauvais pain noir et un peu de lait aigre à la disposition
des voyageurs. Il y a dans les environs deux ou
trois jardins et quelques huttes de bergers dépourvues
de tout. Un ab-ambar et un filet d’assez mauvaise eau,
qui se dessèche en été, sont à côté du caravansérail.
Gouché. — 11 mai. — Six farsangs, sept heures et
demie de parcours, toujours en descendant des montagnes
dans la plaine de Damghân, par une route
d’abord caillouteuse, puis couverte d’un sable
dur, sur lequel on chemine facilement. Gouchè est
un caravansérail-châh qui, comme celui d’Ahyoun,
est habité par un bakal tout aussi mal pourvu de
vivres ; mais l’on peut s’en procurer à Sultan-Abad,
village situé à une portée de canon de la route. La
poste aux chevaux y est établie, et l’on aperçoit
quelques autres villages sur un plan plus éloigné.
Damghân. — 12 mai. — Six farsangs, huit heures
dé route par un chemin plat et assez bon, où l’argile,
les cailloux et le sable se rencontrent alternativement.
On voit de chaque côté de nombreux et
beaux villages dans lesquels les fruits et les céréales
abondent. On cite dans le nombre celui de Doulet-
Abad comme un des plus beaux de la Perse : il est entouré
d’une triple enceinte et renferme un palais, une
mosquée, un bain et.de vastes écuries. Sous le règne
de Feth-Ali-Châh, cette forteresse était la résidence
d’un fils de ce souverain, gouverneur du district. En
entrant dans Damghân, on laisse à gauche un caravansérail
châh, et l’on franchit une petite rivière,
d’excellente eau, sur un pont en briques de quatre
arches. Damghân devait être autrefois une ville assez
importante, si l’on en juge par ses ruines. Les voyageurs
européens qui se sont occupés, én Asie, de recherches
sur l’antiquité, sont d’avis que cette ville
devait être l’ancienne Hécatompylos *, capitale du pays
des Parthes. Sans rejeter complètement leur opinion,
qu’il me soit permis d’émettre à mon tour quelques
observations que j’ai faites sur les lieux mêmes, et
que je livre, non pas comme des arguments sans
réplique en faveur de mon, opinion, mais comme conjectures
assez vraisemblables. Commençons par dire
que toutes les ruines qu’on voit à Damghân, et à
plusieurs farsangs à l’entour, proviennent toutes de
i Hécatompylos é ta it une des capitales des princes Arsacides.
A l’époque de l’invasion d’Alexandre le Grand chez les Pa rth e s,
c’était une ville importante , e t cependant, au a* siècle, cette
cité n ’existait plus, ou du moins elle avait changé de nom.
Suivant S tra b o n , Hécatompylos était située à I9 6 0 stades
environ 224 milles) des Pyles Caspiennes (les défilés Caspiens)
et îi l’ouest, comme on peut le croire d’après le passage en question,
dans la direction des pays hindous. Ptolémée place celle
ville sous la même latitude que Rhodes, e t Pline désigne la situation
de la ville à environ 133 milles romains, ce qui fait 122 milles
anglais Dans le dictionnaire géographique de Sm ith , on
trouve un excellent article qui se rapporte au dire deM. F e rrie r,
et déclare avec lui que Damghân n’est point l’emplacement
d’Hécatompylos, laquelle, à son avis, doit ê tre plus près de
Jah-Tirm. Le colonel Rawlinson est d’avis qu’il faut chercher