
ne connaît rien de mieux, pour les engorgements de
la ganache, que de frotter la tête et le col avec de la
graisse de queue de mouton. Les Turkomans extirpent
aussi les molettes au moyen d’une opération
qui m’a paru assez facile, mais qui gagnerait à être
faite par nos vétérinaires. Pour les eaux aux jambes
et 1 éléphantiasis, ils font des applications de bol
d Arménie délayé dans du vinaigre, et saignent l’animal
aux quatre membres. Les chevaux, en Orient, sont
sujets a une maladie que je n’ai point observée en
Europe ; les Persans l’appellent nakhochi yaman (maladie
méchante, mauvaise); c’est une affreuse colique
qui fait gonfler la peau dans un endroit quelconque,
en forme de loupe : trois ou quatre heures suffisent
pour tuer un cheval; si on fait son autopsie après sa
mort, l’on trouve sa chair percée d’une infinité de petits
trous et ses entrailles corrompues. J’ai vu quelques
uns de ces animaux se dresser contre les murs,
se livrer aux contorsions les plus horribles, et mourir
comme s’ils étaient atteints d’hydrophobie *. Cette
colique paraît être provoquée par l’impossibililé dans
laquelle se trouve le cheval d’évacuer les matières fécales
: on le sauve quelquefois en lui introduisant la
main dans le rectum et en retirant le crottin qui se
trouve accumulé à sa partie inférieure, mais cela
ne réussit que rarement et il meurt presque toujours
dans d’affreuses douleurs.
‘ Cefte maladie ressemble fort à l'influenza, laquelle, il Y a
quelques années, sévissait parmi les chevaux en Angleterre.
Ruines immenses près de Mezinân.— Alayar-Khan.— Un ancien
caravansérail.—Mehir.—Nombreux troupeaux de cerfs.
—Villages.— Sebz-Var.—Une ville arabe.—Aspect prospère
de Sebz-Var. — Envahissement des Afghans, en 1721.
L’auteur engage un nouveau domestique, —Zafferam.
Aridité et fertilité du sol. — Un caravansérail en ruines;
le plus vaste de la Perse. — Caractères kufiques. — Légende
relative à l’architecte.—Le marchand et son safran.—Nicha-
pour. — Description de la ville.— Son territoire. — Mines de
turquoises dans le voisinage de cette cité. — Visite au gouverneur
général du Khorassan. — Réception courtoise de
Assaf-Dooulet. — Politique p e rs a n e .—Méhémed-Hassan-
Khan.— Un présent de la part du g o u v e rn eu r.-- Ebahissement.
des pèlerins. — R etour sur eux-mêmes et changement
de manière d’agir. — Dèh-Roud.— Beauté du pays. Un village
pittoresque. — Turgovèh.— Le chemin des montagnes.
— Le Mollah et la truite. - Passage des montagnes.— Une
vue magnifique. — Djagar. — Les Bohémiens.
Mais revenons à mon voyage.
Après avoir vu fuir les Turkomans à tire d ailes,
pour ne plus reparaître, nous continuâmes notre
route sans aucun accident. Sur les trois quarts de son
parcours cette étape est déserte ; c’est seulement au
delà de Peul-Ebrichim qu’on rencontre deux tours fortifiées
gardées par des serbas, chargés d’assurer la
sécurité de la route. Ces soldats étaient réduits au
quart de leur effectif quand nous passâmes, et se tenaient
soigneusement enfermés dans leurs tours, pour
se préserver des attaques des Turkomans qu’ils avaient
mission de réprimer. Leurs compagnons avaient dé