
viennent se relier toutes les routes aboutissant aux
principales contrées de l’Asie. De nombreux cours
d’eau descendant des montagnes voisines iraient se
perdre inutilement jusqu’au Héri-Roud, si Hérat et
sa banlieue ne se trouvaient sur leur passage pour
les mettre à contribution. L’avantage d’eaux abondantes
a été trop particulièrement apprécié de tout
temps par la population de ce pays, pour que les
habitants aient jamais pu y renoncer et se transportassent
sur un autre point moins favorisé de la nature.
Je serai sur ce point, je le sais, en désaccord
avec plusieurs auteurs qui ont traité le même sujet,
mais j’ai vu peu d’entre eux s’accorder dans l’appréciation
des choses de l’ancienne Asie. Les impressions
diffèrent notablement suivant qu’on lit les
récits des voyageurs ou qu’on visite soi-même les localités;
je crois qu’il en est pour les uns comme pour
les autres, quand ils essayent de désigner les emplacements
des anciennes villes. C’est absolument comme
lorsqu’ils cherchent les étymologies : leur esprit se
lance dans le vague des suppositions, sans qu’il en
jaillisse de très-grandes lumières. Cependant comme
il est convenu que ces lumières ne peuvent naître
que du choc des opinions, je continuerai à émettre
les miennes, au risque même d’embrouiller un peu
plus la question qu’elle ne l’était auparavant.
Pourquoi, par exemple,désigner Zeuzan, petite
ville dont le territoire ne recèle pas la moindre
trace de constructions anciennes, comme étant la
Sous de l’Aria? Il me semble que la similitude de nom
de cette ancienne cité avec celle de Thous (aujourd’hui
Meelied1) , ’nom qui n’a été altéré que dans
sa première lettre, ce qui s’explique suffisamment
par la transformation du langage dans cette contrée,
devrait plutôt faire considérer cette dernière ville
comme étant la Sous citée par Arrien, qui la place sur
la frontière des terres de l’Aria.
Quant à Akhala, on peut sans trop se hasarder lui
assigner comme position l’Aklial moderne, située au
nord de Kélat-Nader, et aujourd’hui habitée par des *
Turkomans de la tribu des Tékiés, qui élèvent les meilleurs
chevaux de l’Asie.
Toutes mes réflexions et mes recherches n’ont pu
aboutir à me faire connaître 1 emplacement, même
approximatif, de la ville de Khandek.
Mais revenons à Aria Metropolis. Les auteurs persans,
dont les récits méritent bien aussi quelque attention,
ne citent qu’une seule capitale de l’Aria, qu’ils
désignent sous le nom de Héri ; elle donnait sans doute
son nom à la principauté, comme aujourd hui Ispahan
et Yezd donnent leurs noms aux gouvernements dont
ces villes sont les chefs-lieux. Lafondation de Héri est
attribuée parles Persansà Lolirasp,son agrandissement
à Gustasp et son embellissement à Bcfhomàne. Les habitants
ajoutent même qu’Alexandre le Grand la termina
et chargea son lieutenant Hari (peut-être Arceus)
delà fortifier. En ce qui concerne Alexandre, il est difficile
de contester la vérité des récits des Persans qui
concordent en tout point avec ceux des historiens
i Les ruines de Thons sont cependant situées à 30 milles
N.-O.'environ de Meched, e t ont conservé le même nom qu’à
l ’époque d’A rrien.