
La ville de Meched est entourée d’une muraille en
terre et d’un fossé sec de 7 kilomètres de développement
environ. C’est une très-mauvaise défense, incapable
de soutenir un siège un peu sérieux ; la citadelle,
située à l’un des angles du sud-est, est en mauvais
état et construite sur le même modèle que toutes les
autres forteresses persanes : qu’on imagine un carré
long flanqué aux angles de grosses tours et d’autres
bastions intermédiaires, un peu plus petits, reliés par
des courtines. Il y a de nombreux et vastes cimetières
une très-grande bonté pour ces sectaires, qui paraissaient avoir
beaucoup de considération pour les Anglais. Comme ils s’écrivent
entre eux en caractères hébreux, quoique les mots soient
persans, le docteur Login fit venir un vieux Rabbin à Hérat et
lui dicta certaines' choses qu’il désirait faire connaître aux Israélites.
Cette tentative p lu t fort aux coreligionnaires du Rabbin,
et celui-ci, toujours sous les ordres du major, copia, sous sa dicté
e , le Testament persan de Martin. La copie de cet ouvrage en
hébreu n était pas complète à l ’époque où le docteur Login
quitta Hérat; il l ’emporta à Kaboul, où il trouva le fils d’un vieux
Rabbin qui revenait de p o rte r une le ttre du colonel Stoddart à
Bokhara. Le docteur Login fit terminer le travail par ce jeune
homme, e t à son départ pour les Indes, il le recommanda aux
soins du major Dawes de la cavalerie anglaise. Le jeu n e israé-
lite suivit le major Dawes à Jeliallabad e t termina sa traduction
pendant son séjour dans cette ville. La première kafilah qui passa
le défilé de Khyber, après la campagne du général Pollock, apporta
le manuscrit à Pechaver, d’où il fut envoyé au docteu
r Login qui résidait à Lucknow. En parcourant un livre
de croquis lithographiés, publié p a r mislress Colin Mackenzie,
quelque temps après son arrivée en Angleterre, le docteur
Login eu t la satisfaction d’ap prendre, après une absence de trente
ans, que le pauvre israélite qui avait été employé sous les ordres
du major Dawes avait, à cette époque, senti les beautés de la
religion chrétienne e t s’était converti à Bombay.— L.
dans l’enceinte de la ville, où l’on enterre les dévots
musulmans qui s’y font apporter de cent farsangs à la
ronde, afin d’être plus rapprochés de l’Iman Réza, en
compagnie duquel ils espèrent monter au ciel le jour
de la résurrection. Outre les espaces vides, il y a encore
quelques jardins situés à l’ouest de la ville ; mais
plusieurs d’entre eux Venaient d’êlre défrichés pour
faire place aux constructions qui s’élèvent de toute
part1.
Meched n’a qu’un seul monument remarquable,
c’est la mosquée qui renferme le tombeau de l’Iman
Réza : elle est située au milieu de la ville et partage en
deux un vaste khiabâne ou avenue, qui traverse la
cité d’un bout à l’autre, et s’étend depuis la porte
d’Hérat jusqu’à celle de Koutchan. Ce khiabâne est lui-
même coupé, dans toute sa longueur, par un fort courant
d’eau bordé de très-beaux platanes. Chaque maison
placée sur les côtés de cette avenue possède une
ou deux boutiques dans lesquelles se fait le commerce
de détail. Le haut commerce se tientdansde très-beaux
caravansérails, récemment construits, et dans des bazars
voûtés, étroits et de peu d’étendue, indignes d’une
si grande ville. Le khiabâne est le rendez-vous général
de la population mechédienne et des étrangers; l’af-
fluence de monde y est si grande, de onze heures à
deux heures, qu’il est-presque impossible de s’y frayer
i Ceci était écrit en 1845. Depuis cette époque le Châh ayant
destitué e t exilé Assaf Dooulet, son fils Salar s’e st révolté ; il a
été pris et étranglé après une résistance de trois années. Meched
a beaucoup souffert en cette circonstance : elle ne pourra se
ré tab lir de ses désastres avant de longues années.