
nistre du Vézir-Saheb. Son frère Mirza-Mir-Ali, qui
était un des plus riches négociants de Meclied et
dont j’avais fait la connaissance lors de mon passage
dans cette ville, m’avait recommandé à lui de manière
à ce que j’en fusse bien accueilli; c’est ce qui
arriva effectivement. Mirza-Nedjef-Khan me parut
avoir trente ans au plus; je le trouvai spirituel, intelligent
et très-propre à remplir l’emploi dont il était
pourvu. On le cite également pour sa bravoure, mais
c’est ce dont je n’ai pas été à même déjuger.
Je vis encore les Serdars Dad-Khan, Chirane-Khan,
Sultan-Méhémet-Khan ’, Goulam-Khan et Émir-Khan,
tous cinq cousins germains de Yar-Méhémed-Khan .
Séyid-Elias et Séyid-Fethi-Châh, chefs des négociants
de Hérat, me reçurent aussi avec beaucoup
d’égards et de politesse5.
iE n 1841, ce chef s’enfuit dans le Kandahar, pour échapper à
son cousin Yar-Mébémed. Sa présence fut très-utile aux Anglais
pendant les troubles qui survinrent dans ce pays , car il leva un
corps considérable de cavaliers Ali-Kiouzéhis qui étaient prêts à
ren d re tous le s services qu’on attendait d eux. Ed.
a Ceux qui ont connu le Serdar Petteh-Kban. rc-gretteront
infiniment de ne point trouver son nom dans c e lte liste. Sa
lovauté e t sa fidélité à la cause anglaise étaient d’autant plus
remarquables qu’elles contrastaient avec la trahison des autres
membres de la famille de Yar-Méhémed ; nous n ’avons eu qu’à
nous louer de ses services. — L.
3 Pour prouver l ’importance de Hérat, je citerai les passages
suivants d’une le ttre écrite de Meched p a r sir John Mac-Neil
au vicomte Palmerslon, en date du 25 juin 1838 : _
« Hérat, du côté du nord, est la clef de l’Afghanistan. Quoi-
cu e ie n’aie nullement l’intention d’imposer ma manière de
voir à Votre Excellence, e t qu’il me soit impossible de savoir
quelles sont les considérations particulières qui pourraient mfluencer
la politique du gouvernement de Sa Majesté, je ne
p u is cependant m’empêcher de dire quelques mots de plus au
sujet de l’importance qu’il y aurait à sauver l ’indépendance de
Hérat.
« J'a i déjà appris à Votre Excellence que le pays situé en tre
les frontières de l’Inde et de la P erse est bien plus productif
que je ne le pensais d’abord, e t je puis vous a ssu rer, My-Lord,
qu’il n’y a aucun empêchement provenant de la nature du pays
ou du manque de subsistances qui puisse re ta rd e r la marche
d ’un grand corps d’armée, des frontières de la Géorgie ju sq u ’au
Kandahar ou même jusqu’à l’Indus.
« Le comte Simonich, devenu boiteux par les suites d’une blessure,
se faisait conduire en voilure d eT éh é ran à Hérat et aurait pu
se rendre ainsi ju sq u ’à Kandahar. L’armée du Chah a déjà, depuis
sep t mois, subsisté presque exclusivement par les approvisionnements
tiré s du pays placé entre Hérat e t Gorian, sans avoir eu
recours aux districts plus productifs encore de Sebzar e t de
Ferrah.
« Bref, il m’est permis d ’assurer, d ’après mes observations
personnelles, qu’il n ’y a absolument aucun empêchement à la
marche d’une armee su r Herat. D après toutes les informations
que j ’ai reçues, le pays jusqu’au Kandahar ne présente
aucune difficulté, et bien plus encore, il e st très-favorable au
passage des troupes.
« 11 n’y a donc p o in t, My-Lord, la moindre sécurité pour
l’Inde dans la nature du terrain sur lequel une armée aurait
à passer pour envahir notre te rrito ire de ce eôté.
« Bien au contraire, toute la figne e st favorable à une en tre prise
de ce genre, e t j ’éprouve d ’autant plus le désir d’exprimer
clairement cette opinion qu’elle diffère de ma première pensée
et. des documents que j ’ai déjà transmis, en m appuyant sur des
informations trè s-imp a rfa ite s.
c Dans une semblable occurrence, il me semble que ce serait le
fait d’une politique très-hasardeuse que d ’accorder à la P erse le
d ro itd e se faire le pionnier de la Russie et d’annihiler le principal
boulevard de l ’Afghanistan, en s e mettant sous la sauvegarde des
articles du traité : cette manière de faire empêcherait de sauver
l’indépendance du pays, dans ce moment surtout où l’on avoue
l’alliance entre la Perse e t la Russie pour ces opérations.