
circonstances; celles-là nous n’avons pas jugé
utile de les reproduire.
E t habent sua fata lib e llü
Telles sont les singulières vicissitudes par lesquelles
a dû passer le livre de M. Ferrier avant de
voir le jour en France. Perdra-t-il pour avoir
attendu si longtemps? Nous espérons qu’il n’en
sera pas ainsi et que la destinée, qui semble n’avoir
pas été toujours propice à M. Ferrier, ne lui
ravira pas la seule compensation qu’elle paraisse
pouvoir lui offrir aujourd’hui après bieu des
rigueurs. Doué de qualités exceptionnelles et qui
lui promettaient pour avenir de jouer un grand
rôle sur quelque grand théâtre, le voilà devenu
maintenant juge de paix dans une des plus petites
villes du monde, à trois mille lieues de la mère
patrie ! Combien de fois en pensant à lui n’avons-
nous pas été tenté de croire que s'il fût né dans
un autre pays, il aurait sans doute trouvé un
emploi plus brillant de ses rares ét énergiques
facultés !
Combien de fois ne nous sommës-nous pas
dit que la France laisse bien souvent ainsi gaspiller,
sans profit pour elle comme pour eux, le
courage et le talent d’un bien grand nombre de
ses enfants ? Combien de fois encore n’avons-nous
pas regretté les services qu’aurait pu rendre dans
la dernière guerre d’Orient, par exemple, un
homme de la trempe et de l’expérience de
M. Ferrier? Mais l ’homme de guerre et d’entreprise
était alors juge de paix à Pondichéry, et
nous ne devions apprendre à le connaître que plus
tard, et par l’intermédiaire d’étrangers qui ont
déployé à son égard une bonne grâce et un désintéressement
qu’il y aurait ingratitude de notre
part à ne pas proclamer !
Ces reflexions et ces regrets ne prouvent peut-
être pas beaucoup, nous le savons bien, quant au
mérite que possède le livre de M. Ferrier. Nous
croyons cependant qu’ils doivent appeler sur lui