
constructions pour sa commodité,; il fitréparer le reste
du bâtiment. Quatre ans se sont à peine écoulés depuis
qu’il l’a quitté, et déjà tout est détruit; les murs sont
décrépis, charbonnés et couverts d’inscriptions et de
souillures ; les croisées et les portes en ont été enlevées
et personne ne veille à sa conservation. Si les Persans
laissent leurs monuments se détruire par l’effet du
temps, les Afghans n’ont pas la même patience, car
ils font tous leurs efforts pour hâter la destruction des
leurs. Les monuments publics sont habituellement
utilisés par les habitants qui ont besoin de matériaux
pour construire leurs maisons, et qui les démolissent
pour leur propre usage. J’ai cependant remarqué
une exception à cette règle en faveur des réservoirs
d’eau; ils sont nombreux et bien entretenus à Hérat,
et l’eau qu’on y puise est d’une fraîcheur glaciale *. ■
Le château d’Ekhtiar-Eddin , dont j’ai déjà parlé,
est aujourd’hui considéré comme la citadelle de
Hérat: c’est une mauvaise ruine, de forme carrée,
flanquée de grosses tours aux angles, à laquelle on
parvient par un chemin tournant pratiqué sur le
versant nord-ouest du monticule factice sur lequel ce
fort est construit.
1 Un grand nombre de ces réservoirs e t tous les principaux
canaux, jouées, ont été rép a ré s p a rle s soins des officiers anglais,
pendant le séjour de la Mission à Hérat. Rien n’était plus satisfaisant
pour notre amour-propre national que de voir q u ’il nous
était possible de rendre service à ces populations e t qu’elles nous
en savaient un gré infini.—!..
CHAPITRE XIII.
Le palais de Bagh-Châh.—Magnifique point de vue.—Kazer-
guiah.—Mausolée de Kodjah-Abdullah-Insàh.—Avantages
d’être enterré dans son enceinte.—Colonne de marbre
blanc.—Tombeau d’une princesse mongole exécuté selon
toute probabilité par un sculpteur de l ’époque de Timour-
Leng.—Les arabesques de Géraldi, peintre italien au service
de Châh-Abbas le Grand.—La mosquée de Mussella.—
Châb-Sultan-Hussein.et Châh-Rokh protecteurs des artistes.
—Le mausolée de ce dernier.—Ruines au pied des montagnes
situées près de H érat.—Usages religieux.— L eur appréciation.—
La ruse des Mollahs.—Tballèh-Bengui.— Un ancien
temple des adorateurs du feu.—Emplacement de 1 ancienne
ville de H é r a t.-L e jardin anglais de Yar-Méhémed— Roouz-
Bagh.— Le climat.—Les productions.—Hommes en état de
porter les a rm e s.—Notions des Afghans sur 1 histoire européenne.—
Emprisonnement de l’auteur.^--Opinion du peuple
à ce sujet.—Mise en liberté de M. Ferrier.
Les principaux monuments de Hérat sè trouvent
dans sa banlieue, qui autrefois formait la ville : on
rencontrait d’abord Bagh-Châh, habitation royale
située à deux portées de canon de la place (au N.-O.),
à laquelle on parvenait par une magnifique avenue
bordée de quatre cents pins séculaires. Il n’en reste
aujourd’hui que fort peu de traces ; jardins, vergers
et avenue, tout a été détruit par les Persans, et I on
ne voit plus de nos jours que les quatre murailles qui
entouraient autrefois l’habitalion.
Un peu plus loin que Bagh-Châh et dans la même
direction s’élevait, au pied des montagnes, une jolie pe