
par les Persans, ce qui arrive toutes les années, mais
sans trop de succès, car ils fuient habituellement à l’approche
de l’ennemi et reviennent après son départ.
L’apparition des troupes du Cliâh dans cette contrée
n’aura de bons résultats que lorsqu’on aura construit
des forts pour les recevoir en permanence, et qu’elles
seront payées et commandées comme doivent l’être des
troupes royales.
Plusieurs autres tribus très-nombreuses de ces
peuples nomades existent aussi dans des contrées situées
au delà de celles que je viens d’indiquer; j’en
ferai connaître quelques-unes à mesure que je me
rapprocherai de leur territoire.
Les Turkomans appartiennent à la grande famille
turke *j c est un point sur lequel je ne conserve aucun
1 Les Turkomans sont une nation d ’origine tu rk e , qui, dans
les xi« e t xii« siècles, habitait, la Bokharie, l’Asie du nord, les
côtes occidentales de la mer Caspienne, l’Arménie, la Géo’rgie
du sud, le Chirvan et le Dagbistan. Leur existence était nomade,
e t ils composaient la plus grande partie de la population de ce
pays, où on les appelait Tarekameh, Turkmens et Kizilbashis.—-
L ’explication du nom de Turkoman e st celle-ci, au dire des P e rsans
: les tribus turkes, à l’époque de leur invasion du Kho-
rassan, avaient épousé des femmes de ce pays, e t c’est à cause
de cela que leurs descendants furent appelés Turkomans, ce qui
veut dire semblables aux Turks. Celte étymologie, assez spécieuse
par elle-même, semblé au fond paradoxale, puisque les
hordes de ces peuples qui parlent tu rk et ont résidé p a r de là le
Jihoun sont aussi appelées de la même manière. M’est avis que
ce nom dérive plutôt du mot Turk et de celui de Koman, et
qu’il fut donné à une partie de la nation Koman qui habitait sur
les bords de la mer Caspienne, soumise à la domination des Turks
de l’Altaï ; tandis que l’autre partie , qui était in d ép en d a n te ,
doute. Je ne vois entre eux et les Uzbeks qu’une différence
de tribu et rien autre; les types sont semblables
: visage plat, large -et pointu par le bas, barbe
blonde ou châtaine, menue et mal plantée, et une tête
souvent trop petite par rapport à un corps aux formes
athlétiques, percée de deux trous dont la petitesse et la
forme rappellent en tout celles dés yeux chinois. Même
langage, même caractère, mêmes penchants, même
férocité, union constante entre eux contre les Persans,’
tout, en un mot, les rend identiques ; seulement les
Turkomans sont nomades et les Uzbeks1 citadins ou villageois
, et la vie réglée à laquelle ils se sont habitués,
par suite de la fixité de leur séjour, a déterminé
quelques légères nuances entre leur caractère et celui
des Turkomans. Mais la différence est trop légère
s’é ta it établie dans les vastes plaines qui s’étendent à l’ouest de
cette nappe d’eau et au nord de la mer d ’Azof, e t s’était par la
suiie é tendue 'jusqu’en Hongrie. (Mouravieff, p. 394.)
1 Mouravieff suppose que le nom de Uzbek dérive du mot
Uz (lu i, ou lui-mème), e t de Beck (maître), ce qui voudrait
dire maître de lu i-m êm e , autrement dit indépendant.
Klaprolb fait dériver ce nom de celui des peuples appelés Ouz
ou Gouz p a r les historiens arabes. Ces peuples étaient les mêmes
que les Ouigours, trib u turke, qui, originairement, habitait ces
contrées ju sq u ’au sud des Montagnes célestes, c’est-à -d ire de la
Petile-Bokliarie. Au commencement du xvie siècle, les Uzbeks
passèrent le Jihoun e t le Jaxarlès pour s’avancer à l’ouest, répandant
sur leur passage la désolation e t la te rreu r. A l’heure
qu’il est, ils sont en possession de Balkh, du Kbouarisme au trement
dit Khiva, de Bokhara, de Fergânah e t de quelques autre
s contrées placées dans le voisinage de la chaîne du Belout-
Dagh. Les tribus uzbekes qui habitent Khiva sont les Ouigonr-
Naiman, les Kangli-Kipchab, les Kiat-Kondrad e t lesNoikious-
Maugoud. (Mouravieff, p. 395.)
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