
tôt plus dans le khiabàne que les combattants, et ils
s’en donnèrent à coeur joie pendant toute la journée.
Sabres, poignards et bâtons fonctionnaient sans interruption,
je voyais tout cela de ma croisée ; les cris
des autorités de chaque parti étaient impuissants à
calmer la lutte. Le nombre des tués et des blessés fut
très-grand. Quant à nous, il nous était impossible de
sortir du caravansérail, dont la porte était fermée et
cadenassée, et nous ajournâmes notre départ au lendemain,
espérant que le calme serait rétabli ; mais il
n’en fut rien. Les combattants étaient restés sur pied
toute la nuit, et renouvelèrent l’attaque au point du
jour, avec plus d’acharnement que la veille. Cependant,
vers les neuf heures du matin, le serbàne Has-
san-Obèrèh, avec lequel je devais partir, ayant aperçu
de ma croisée un vékil (sergent) de sa connaissance,
l’appela et lui fit part de son embarras, en lui demandant
sa protection pour sortir d’où nous étions. Ce
sergent s’étant montré facile, nous chargeâmes aussitôt
les chameaux et fûmes conduits par une cinquantaine
de serbas jusqu’en dehors de la porte
d’Hérat, dans un caravansérail où Hassan-Obèrèh devait
venir nous rejoindre deux heures plus tard. Ce
retard ne fut pas heureux pour notre serbàne, car
ayant voulu nous rejoindre à travers la rixe, il fut
roué de coups de bâton et ne dut qu’à sa bonne étoile
la chance de s’en tirer à si bon compte.
Turokh.— Un tremblement de terre. — Sing-Best. — L’odeur
nauséabonde du chameau. — Impôt sur les femmes. Hè-
dirèh. — Une variété de perdrix, •—Mahmoud-Abad. — Ti-
mour-Leng le D estructeur.— Le derviche sédentaire.— Fertile
district de Cbehr-Nob. — Les chevaux des.Hézarèhs. —
Teurbet-Ishak-Khan. — Turchiz. — Teurbet Cheikh-Djam.
— Kariz. — Les melons renommés. — Les ânes sauvages
considérés comme un mets exquis.—Kussan.— Destruction
de l ’armée de Ahmed-Châh.— Le Héri-Roud.— Erreurs géographiques.
— Conséquences du détournement d’un ruiss
e a u .— La paye d’un Serdar.— Les environs de Kussan.—
La forêt de Chevech.— Le gibier. — Roouzè-Nak.— Gorian.
- Chékivan-Mimizak.— Réception préparée par Yar-Méhé-
med-Khan.
Turolch. — 29 mai. — 2 farsangs, trois heures de
marche par un chemin uni et facile. Nous nous mîmes
en route aussitôt après l’arrivée de Hassan, et trois
heures après, nous campâmes dans des ruines au milieu
desquelles s’élève un grand édifice carré, construit
en briques cuites et en assez bon état, recouvrant
le tombeau d’un saint personnage. Un petit ruisseau,
roulant des paillettes d’or, coule tout à côté et fait
tourner un moulin. Un village de peu d’importance
s’élève à dix minutes de cet endroit, maison n’y trouve
aucune provision. Je rencontrai là Dine-Méhémed-
Khan, cousin germain du chef du Hérat, et commandant
supérieur des Afghans au service d’Assaf-Doou-
let; je n’eus que le temps d’échanger avec lui quelques
paroles de politesse. Depuis lé matin, le vent