
pays assure qu’il s’e^t formé par suite de l’éboule-
ment des épaisses et hautes murailles que détruisirent
les Macédoniens pour en élever de nouvelles
à leur place. Mais bien que cet épaulement ' soit
formé de terres excessivement dures et tassées, il est
facile à un observateur de reconnaître d où elles proviennent
; c’est en grande partie de l’intérieur de la
ville, qui a été c r e u s é très-profondément, et quelque
peu de l’extérieur. Cette, colline quadrangulaire est
soutenue du côté de Hérat par un contre-fort à pic,
construit en briques crues, et du côté de la campagne
elle est disposée en talus d’une inclinaison très-
rapide, dont la base plonge dans un fossé large et
profond qui peut être rempli d’eau ou vidé à volonté.
La hauteur de cet épaulement n’est pas la même partout,
mais en moyenne on peut l’évaluer à vingt-cinq
mètres. H est couronné par une très-grande quantité
de tours, distantes l’une de l’autre de quinze mètres
environ, reliées entre elles par des courtines et crénelées
pour la fusillade, mais les tours des angles sont
massives et peuvent porter du canon. Deux chemins
couverts creusés dans le massif de 1 epaulement concourent
aussi puissamment à la défense de la place.
La citadelle, c’est-à-dire le château d’Ekhtiar-Eddin1,
est située au nord et dans l’enceinte même de la ville;
c’est une forteresse carrée avec de grosses tours rondes
en briques cuites aux angles, qui s’élève sur un monticule
factice, plus élevé que les murailles de la ville.
Elle est entourée d’un fossé large et profond qui peut
1 Ekhtiar signifie pouvoir, autorité, en langue turke.
être inondé à volonté" et qu’on franchit sur un pont-
levis. Cette cita’delle domine la ville ainsi que la route
qui conduit à Meched, et il serait, sinon impossible,
au moins très-difficile de l’entamer avec quelque succès
au moyen de batteries placées sur les hauteurs
extérieures de Thallèh-Bengui, seul point d’où elles
pourraient être dirigées avec avantage.
Après le siège de 1838 par les Persans, des ingénieurs
anglais 1 vinrent à Hérat, et sous la direction
du major d’Arcy Todd, résident britannique près de
Châh-Kamràne, ils relevèrent une partie des fortifications
de cette ville. La direction suivie par le fossé
d’enceinte leur ayant paru vicieuse, ils l’ont fait combler
sur plusieurs points et recreuser plus avant dans
la campagne, ce qui a donné une plus grande élévation
à l’épaulement et facilité l’action des batteries
destinées à défendre ce fossé, dans lequel ils ont
aussi construit quelques caponnières. Deux des tours
placées aux angles ont été rebâties sur un plan plus
avancé qu’auparavant : les portes d’entrée ont aussi
subi des modifications qui rendraient une attaque bien
plus difficile et plus meurtrière qu’en 4838. Malheureusement,
ce travail a été achevé sur deux faces de la
place seulement; les deux autres sont délabrées et accessibles
sur plusieurs points. Si les travaux élevés
par les Anglais pour défendre cette place étaient
i Le major Sanders, du corps des ingénieurs du Bengale, un
des officiers les plus habiles de l’armée anglaise, avait tracé les
plans de ces fortifications avec l ’aide du capitaine N o rth , de
l’armée de Bombay, et les avait fait exécuter. Le major Sanders
fut tu é à la bataille de Maharâjpore. Ld.