
« jOn raconte publiquement ici, et l ’on croit aussi, quoique je
ne puisse pas dire pour quelle raison, qu’il existe en tre la Perse
et la Russie un arrangement secret pour échanger Hérat, contre
un certain d istric t au delà de l’Araxe, lequel appartenait au tre fois
à la Perse.
« On m’avait d’abord pa rlé de cette circonstance à Téhéran
au mois de mars de rn ie r, mais je n’y crus point à cette époque,
ca r je ne m’expliquais pas comment la Russie pourrait ten ir à
Hérat, e t, même à celte heure, je suis porté à croire le fait
inexact, quoique le comte Simonich ait menacé Mahomed-Amîn,
serviteur de Yar-Méhémed-Khan, lorsqu’il se présenta au camp
de l’armée persane avec un message de son maître, de marcher
contre Hérat à la tè te d ’une armée russe, si la ville ne se ren dait
pas au Chah. » — Ed.
CHAPITRE XI I .
Excursion dans les environs de Hérat. —Les Uzbeks de Kouii-
douz.—Les Grecs descendants d’Alexandre le Grand.—Les
dynasties asiatiques.—Emplacements d’anciennes villes.—“
Artakoana. —Aria-Métropolis et Sous.—Les sièges de Hérat.
—Touli-Khan.—Massacre de Djenghiz-Khan.—Timour-Leng.
— Obeïd-Khan,—Sac de Hérat par les Uzbeks,—Fortifications
élevées par Châh-Rokh-Mirza. — Position topographique actuelle
de Hérat.—Les fortifications, la citadelle.—Embellissements
faits par les ingénieurs anglais.—Population de la
ville avant et après le siège de 1838.—Conduite de Yar-
Méhémed à cette époque, e t après ce temps-là.—Les villes
persanes, aussi vite rebâties que détruites.—Dévastations
pendant le siège de cette ville.—Les bazars.— L’architecte
e t la coupole.—Les bâtiments publics de Hérat.
Le lendemain de ces visites, je dirigeai ma promenade
dans les environs de la ville ; je poussai mon
excursion jusqu’au pied des montagnes, dans les résidences
royales de Takht-Sefer et de Kazerguiah. Je
m’y rendis par les hauteurs, afin de chasser les nombreuses
perdrix qui s’y abritent; mais au lieu de rencontrer
quantité de ce gibier, dont je vis fort peu, je
me trouvai, dans le fond d’un ravin, en présence de
deux énormes loups et de leurs trois louveteaux. Ces
animaux étaient tous les cinq assis sur leur derrière et
ne paraissaient nullement effrayés de ma présence; ils
neprirent la fuiteque lorsque j’eustiré sureux un coup
de fusil qui ne les atteignit ni les uns, ni les autres.
Arrivé à Kazerguiah, je fus très-surpris d’apercevoi r
un petit campement d’individus vêtus du costume