
ces dernières étaient très-rares. La citadelle, près de
laquelle nous étions campés, me parut en meilleur
état que la ville ; c est une enceinte carrée flanquée
de tours aux angles, et juchée sur une éminence de
terres rapportées. La place est tout à fai l'abandon née,
comme aussi des mosquées, des collèges et un assez
long bazarqui est pourtant encore presque en bon état;
il y a évidemment des constructions de tous les âges
parmi ces ruines, et les unes sont faciles à distinguer
des autres. Mes Hézarèhs m’assurèrent que plus dp
trois mille cinq cents âmes en habitent la partie sud,
où l’on trouve une vaste mosquée, des bains, un long
bazar et plusieurs caravansérails. 11 y a une vingtaine
d années, on comptait encore beaucoup de maisons
en bon état dans les ruines de cette ville, mais quelques
unes d’entre elles, en s’écroulant à la suite des
pluies du printemps, ont mis à découvert plusieurs
vases remplis de pièces d’or, cachés dans les murs.
Depuis cette découverte, les habitants de Balkh démolissent
eux-mêmes les constructions qui restent debout,
dans l’espoir de s’enrichir par une trouvaille.
De toute manière leur peine n’est jamais perdue,
puisqu’ils recueillent les briques qu’ils retirent des
décombres, et les vendent à ceux qui élèvent de
nouvelles maisons dans la ville neuve. Cette nouvelle
ville est grande ouverte; une citadelle en occupe
le centre; la cité a été construite à une heure plus
au nord que l’ancienne, et c’est là que réside Ichànetrès
reculée. On trouve des briques avec des signes cunéiformes,
d'écriture scythe, tracés p ar ces peuples, Suse et sur les bords
mêmes du golfe P e rsiq u e .— Ed.
Suddour, gouverneur de la province : elle contient,
dit-on, plus de quinze mille âmes, la plupart d’origine
afghane; un tiers seulement est uzbeke, des
tribus Kapchak et Yabou. Ces proportions • sont les
mêmes pour la population qui habite les ruines.
L’origine de Balkh se perd dans la nuit des temps :
ce fut la première capitale des rois de Perse. Les
auteurs orientaux attribuent sa fondation à Rata mural
, premier prince de lu dynastie Pichdadienrie,
deux ou trois seulement pensent que ce fut Tah-
inurat qui la construisit. Alexandre le Grand trouva
Balkh dans un état, très-florissant , et celte ville
compta au nombre des grandes cités de l’Asie, jusqu’à
l’époque où Djenghiz-Khan fit exterminer tous ses
habitants. A peine se releYait-elle de ses ruines
qu’elle eut encore beaucoup à souffrir de la politique
dévastatrice de Timour-Leng : les guerres interminables
que se firent ensuite les successeurs de ce prince
lui portèrent le dernier coup. Il serait difficile qu’elle
reprît jamais son ancienne importance.
Le territoire de Balkh est cité pour sa fertilité ;
l’eau y abonde, et il ne lui manque qu’une population
plus nombreuse pour en faire la contrée la plus fertile
de l’Asie. Dans l’état de délabrement où se trouve
ce pays, e’est encore un des plus productifs du Tur-
kestan, dont plusieurs provinces viennent s’y approvisionner
des céréales qui leur manquent. Un grand
nombre de villages très-peuplés, dépendent du gouvernement
de Ichanè-Suddour, qui s’étend du nord au
sud, depuis l’Oxus jusqu’à la chaîne de montagnes qui
court de l’ouest à l’est au midi de Balkh. Dans l’autre