
qui s’étendent au nord-ouest de chaque côté de la
route de Meched, doit être remplacement où existait
la ville de Hérat, et que celle qui porte aujourd’hui ce
nom n’en était simplement que la citadelle, comme je
l’ai déjà dit.
Yar-Méhémed-Khan a construit, au sud-est de la
cité, un nouveau et vaste jardin, Bagh-Kartèh, sur un
plan qui lui a été fourni par les Anglais1. C’est un carré
long, se divisant en trois parties égales séparées par
deux pavillons. Là se trouvent réunies de nombreuses
variétés de fleurs et de fruits d’Europe et d’Asie.
A une heure de distance vers le sud, sur la gaucho
1 Le jardin dont il s'agit appartenait dans l’origine, à ce que
je crois, à Hadji-Firouatoud-din, grand-père duVézir-Salieb. 11 est
situé sur la route du Kandahar, à une très-petite distance du
Heri-Roud. Comme tous les autres jardins du voisinage, celui-ci
fut d é tru it p a rle s Persans pendant le siège de la ville, mais après
la re tra ite de Méhémed-Cliâh, il fut rétabli par les soins du
major Eldred Potlinger, qui dépensa une certaine somme, d’argent
à cela, aussi bien qu’à la réédification de la serre. Le
major d ’Arcy-Todd continua à en tre ten ir ce jardin e t à l’embellir;
et tous les officiers de la Mission, à peu d ’exceptions près, particulièrement
le major James Abbott pendant son séjour à llé ra t,
p rirent plus ou moins d ’in té rê t h maintenir en ordre ce lieu de
plaisance. Le major Todd fit venir de l’Inde e t de l’Angleterre
différentes variétés d’arbres e t de p lan te s, avec l'intention
d’en faire une pépinière pour la restauration et l’amélioration
des autres jardins. Chûli-Kamrhne concéda encore i» la
Mission une ferme sise h quelque distance dans la vallée, e t composée
d ’environ 200 acres de terrain. Mais, h ma demande, on
affecta le revenu de cette propriété aux besoins de l’hôpital cl
de la maison des pauvres, qui avait été rétablie dans la ville pendant
le séjour des Anglais h llé ra t. Cette ferme était excessivement
fe rtile , et on vantail particulièrement les melons qu’on y
ré co lta it.—L.
de la route qui conduit à Kandahar, on trouve encore
une résidence royale nommée Roouz-Bagh, où Châh-
Kamrànc et son père Châh-Mahmoud ont été enterrés.
11 s’est noué bien des intrigues et bien des perfidies
dans cette demeure, qui, du reste, n’a rien de remarquable.
Un petit pavillon entouré d’un jardin assez
vaste, planté de quelques pins séculaires, est tout
ce qui la compose.
Indépendamment des jardins royaux, les environs
de la ville sont encore parsemés d’un assez grand
nombre de jardins et de villages bâtis depuis peu; en
1845 déjà on y obtenait de belles récoltes. Ils ont été
fondés par Yar-Méhémed-Khan, après la levée du dernier
siège par les Persans, et la fertilité proverbiale du
sol aidant, ces jardins et ces villages ont admirable- *
ment prospéré.
Les vents du nord-ouest soufflent violemment à
Hérat depuis le commencement de juin jusqu’à la fin
d’août ; ils enlèvent souvent des maisons, déracinent
des arbres et renversent tout ce qui se trouve sur leur
passage. A vrai dire pourtant, le climat est un des
plus beaux de l’Asie : en moyenne, la chaleur y est,
en été, de 28 degrés centigrades à l’ombre, et en hiver
le thermomètre descend rarement à 2 degrés au-dessous
de zéro. Le sol de cette principauté fournit les
mêmes productions que celui de la Perse. L’assa-foe-
tida y abonde ainsi que le riz, mais les localités où l’on
cultive cette graine sont très-malsaines, et leurs habitants
affligés de cataractes sur les deux yeux avant
l’âge de trente ans ; ils ont le teint bilieux et sonl
constamment maladifs.