
tants du quartier qu’habitait le docteur. C’était son
Sertip (général) qui avait ordonné le vol, et cela
parce que lui devant plusieurs années d’appointements
que le docteur réclamait avec instance, Ferz-
Ullah-Khan, le • Sertip en question, trouvait moins
onéreux pour lui de s’acquitter au moyen de la somme
qu’il avait enlevée. Il dépouillait ainsi du fruit de
vingt années de travail et d’économies un pauvre
diable qui, entre autres services qu’il lui avait rendus,
venait de le délivrer d’une maladie que tous les médecins
persans avaient déclaré devoir être mortelle.
Mais ce n’est pas par la reconnaissance que brillent les
Persans, et des traits pareils à celui du Sertip ne sont
pas réprouvés par lamorale habituelle du pays, surtout
lorsqu’il s’agit de dépouiller ceux qui, à leurs yeux,
passent pour infidèles : c’est là chose qui leur parait
non-seulement permise, mais encore agréable à Dieu.
M. Jacquet s’était d’abord adressé à l’envoyé de
son pays, à Téhéran, pour se faire rendre justice; mais
ce diplomate lui répondit que sa position à la cour
du Châh n’étant pas encore bien assise, il l’engageait
à temporiser ; de-sorte que pour être protégé,
le docteur fut obligé d e . recourir à l’assistance du
comte de Medem, ambassadeur de Russie, qui mena
cette affaire à bonne fin.1 J’étais à Harnadân lorsque
i En Perse, comme en T u rk ie , les meilleurs défenseurs
auprès des différents gouvernements sont toujours les Russes. Ils
comprennent bien mieux que nous le caractère oriental, e t ne se
laissent jamais tromper, comme nous le faisons. Comme le gouvernement
central est très-faible en Perse, il est très-dil cde
de le forcer à ten ir ses promesses. Les Russes le savent bien, et
quand il s’agit d ’une affaire qui concerne un de leurs nationaux,
survint son Menhassil (chargé d’ordres formels du
gouvernement persan pour les gouverneurs des provinces),
et cet envoyé, avec l’assentiment du prince
Khanlar-Mirza, fit couper les jarrets à un individu
soupçonné d’avoir participé au vol. Mais l’essai fut
malheureux, car ce pauvre diable mourut par suite
des rigueurs exercées contre lui. A vrai dire, il s ignala
nominativement au gouverneur les véritables
coupables, jurant sur le Koran que le Sertip Ferz-
Ullah-Khan leur avait ordonné de commettre ce vol.
Punir un tel chef semblait impossible au gouvernement
du Châh; cependant les représentations de M. de
Medem forcèrent les autorités à indemniser complètement
le docteur Jacquet.
Les auteurs persans attribuent àDjemchid, roi de la
dynastie Pichdadienne. la fondation d’Hamadân. Cette
ville a été, à diverses reprises,la capitale de la Perse.
On n y trouve nul monument, nul débris qui puissent
être attribués à l’ancienne Ecbatane , qui, comme on
le sait, était la ville de Déjokès, que les Persans
nomment Kav-Kobad, et les Juifs Arphaxad. Djemchid
régnait 700 ans avant Jésus-Christ. Une petite colline,
située à 1 est et en dehors de la ville, appelée aujourd’h ui
Mussella, est 1 emplacement que quelques auteurs
ont assigné au palais du roi Mède; mais, malgré toute
la bonne volonté que j’y ai mise, il m’a été impossible
départager leur opinion, car Mussella, outre l’exiguïté
ils ne la perdent pas de vue ju.-qu’à .ce qu’elle ait été régiée à
eur satisfaction : les Européens, à peu d’exceptions près, secon-
tenlent de faire signer uü papier, sans s’occuper souvent de
laire executer le contrat. R,