
place. Un des fils de Tihioué, Miràfiè-Châ'h, se trouvant
à trois journées de là, sur les bords du Mourghâb,
avec un corps d’armée, accourut à Hérat dès quil
fut informé de la révolte de ses habitants : il les décima
par de ’sanglantes exécutions et rasa presque
entièrement leur ville.
La quatrièmé destruction de Hérat eut lieu sous lé
règne d’Olong-Beg, petit-fils de TimoUr-Lettg. Pendant
que ce prince était occupé à faire la guerre à ses ne-
veux, Mirzà Babour et Àllah-ed-Düoület, les Héra-
tiens se révoltèrent cOntre lui et mirent à leur tête un
chef tartare nommé Yar-Ali, qui avec leur secoqrs
tenailla citadelle assiégée. Olong-Beg arriva assez à
temps pour la délivrer. 11 mit Yar-AÜ en fuite, détruisit
la ville de fond en comble et n’épargna que la citadelle,
dont on lui ouvrit les portés.
Sôus lé règne d’Abou-Sévid, de la race des TimoU-
rides, ert l’àn 1438 (864 de l’iièg.), un prince tur-
koinàn, nommé Djebàne-Châb,de la dynastie du Mouton
Noir, raVagea encore Hérat : les maisons furent
démolies et les rèeolfes foulées aux pieds, ce qui occasionna
une horrible famine qui dépeupla presque
entièrement ie pays.
Hérat fut encore prisé eh 1534 (941 de l’hég.)., par
Obéïd-Khan, printte uzbck, qui la ravagea de fond en
comble, et ne laissa debout que la citadelle.
Enfin la septième et dernière destruction de Hérat
remonte à l’année 1585 (994 de l’hég.), sous le règne
de Châh-Abbas le Grand ; elle fut de nouveau pillée
et saccagée par les Uzbeks, sous la conduite d Abdul-
Moumii>Kban.
Après a Voir subi tes désastres.que je viens d’énumé-
rer, comment pourrait-il se faire que Hérat possédât
encore aujourd’hui les mêmes fortifications qui furent
élevées par l’ordre d’Alexandre le Grand? J’ai parcouru
et étudié avec soin cette ville et ses environs,
et je suis resté très-convaincu qu’elle est aujourd’hui
restreinte aux limites de la citadelle de l’ancienne
cité; ce que l’on appelle à présent la citadelle n’est
sans doute que le château d’Ekhtiar-Eddin, lequel
n’était auparavant qu’une dépendance de la forteresse.
Les fortifications actuelles sont probablement celles
qui furent élevées par Châh-Rokh-Mirza, fils de Ti-
mour-Leng. Du vivant de son père, ce prince était
déjà vice-roi delà principauté de Hérat, qui lui resta en
toute souveraineté à la mort du conquérant tartare.
Hérat, pour laquelle Mirza avait une prédilection toute
particulière, devint la capitale de ses États, et il dépensa
des sommes immenses pour la relever de ses
ruines. En 1415 (818 de l’hég.), il releva les remparts
de la place, qui avaient été détruits par son père, et
employa sept mille hommes à ce merveilleux travail.
Aujourd’hui, la ville de Hérat est un carré d’une
farsang de développement, plus allongé sur les faces
est et ouest que sur celles du nord et du sud. Ce qui
fait de cette ville une place forte, c’est l’énorme
épaulement dont elle est entourée % la tradition du
1 L’enceinte) de Hérat, à l’intérieur du fossé, est d’environ
un mille c arré e t l’étendue de ce fossé e st d’une farsane.
Feu le colonel Edward Sanders avait envoyé à la Compagnie
des Indes des plans très-exacts de la ville et de ses fortifications.—
L.