
sur les routes seulement qui conduisent dans les capitales
des provinces. Ces relais se nomment tchapar-
khanè (maison des courriers), et chacun d’eux, suivant
l’importance de la route qu’il dessert, doit être muni
de cinq à douze chevaux, qu’un préposé du gouvernement,
affermant une certaine quantité de relais, doit
toujours tenir prêts à la disposition des courriers
royaux et des personnes.munies d’autorisations spéciales.
Mais comme ces préposés ne reçoivent jamais
exactement la subvention en nature et en espèces qui
leur est allouée par le Châh; comme en définitive il en
est de la poste ainsi que de toutes les autres branches
de l’administration, qu’il est permis de voler sur ce
chapitre aussi bien que sur les autres, il s’en suit
qu’au lieu de douze chevaux, on en trouve tout au
plus deux ou trois à chaque relais, et encore sont-
ils presque toujours tellement éclopés et poussifs
qu’on a des peines infinies à les lancer au galop :
aussi arrive-t-on au gîte avec ces bêtes, moulu, et
prêt à rendre l’âme. Ces rossinantes sont particulièrement
destinées aux courriers persans et aux
Européens qui n’aiment pas à desserrer les cordons
de leur bourse; ceux qui se montrent généreux, comme
les courriers des ambassadeurs étrangers, trouvent
toujours, dans quelque coin reculé de la maison de
poste, une ou deux montures tenues prudemment en
réserve par le maître de poste; mais s’ils ont besoin
d’un plus grand nombre de chevaux, ils doivent se déaii
delà. Le colonel Rawlinson fit un jour cent milles d ’une seule
traite, en se reposant à chaque poste pour laisser souffler e t
manger les chevaux.—R.
cider à subir la loi commune. Quelquefois, par une
autorisation exceptionnelle, rarement accordée, le
gouvernement autorise les princes, les grands de la
cour et les, étrangers de distinction, à prendre tous les
chevaux qui leur sont nécessaires dans les villages
où ils s’arrêtent, et à les faire courir comme les bêtes
de la poste; mais il en coûte de trop grosses sommes
pour qu’il soit permis d’avoir souvent recours à ce
moyen. Les points extrêmes vers les frontières de la
Perse d’où partent les relais qui aboutissent à la
capitale sont : Khoï, Recht, Asterabad, Meched, Ker-
man, Chiraz et Kermanchâh. Les ordres du gouvernement
et les lettres des particuliers, pour les villes qui
ne se trouvent pas sur les lignes qui viennent d’être
indiquées, sont portés : les premiers, par des cavaliers
spéciaux, (Goulams), montés sur leurs propres chevaux,.
et les secondes par des piétons (Kassed), qui
s’occupent exclusivement du transport de la correspondance
des négociants ¡quelquefois aussi les caravaniers
se chargent de ce soin.
Les diplomates et les voyageurs recommandés, qui
ne se servent à peu près que des deux moyens de locomotion
que je viens d’indiquer, sont presque toujours
escortés par un Mehmandar accordé par le gouvernement
persan. Celui qui porte ce titre est un officier
dont le rang varie suivant l’importance de la personne
qu’il accompagne. Les Russes et les Anglais ont poussé
l’étiquette jusqu’à désigner, dans les traités qu’ils ont
conclus avec les Persans, le grade de l’officier qui doit
accompagner les envoyés qu’ils entretiennent à la cour
du Châh. 11 ne peut pas être moindre que celui de