de son développement, n’a conservé nulle trace de
cette royale demeure des temps passés. Quelques débris
de briques, de poterie et des restes de fortifications
construites en briques séchées au soleil, sont les
seules choses qu’on y trouve.
On montre, au milieu de la ville d Hamadan, le
tombeau d’Ali-Ben-Sina (Avicenne), et non loin de là,
ceux d’Esther et de Mardochée1, que les Juifs de cette
ville entretiennent avec le plus grand soin. Sur le
dôme qui recouvre ces deux tombes, on a placé une
inscription dont voici la traduction : « Le jeudi, 15 du
« mois d’Adar , dans l’année 4474 de la-création du
« monde, fut finie la construction de ce temple sur les
« tombeaux de Mardochée et d’Esther , par les mains
« des deux bienveillants frères Elias et Samuel, fils de
« feu Ismaël de Kachan. » — 11 y a donc onze siècles et
demi environ que le monument a été construit.; Les
tombes sont en bois noir, assez dur, puisque le temps
ne les a pas beaucoup altérées ; elles sont recouvertes
de quelques inscriptions très-lisibles, en langue hébraïque
dont Sir J. Malcolm a donné la traduction suivante
: « 11 y avait alors à Suze, dans le palais, un ceri
Les lombes de ces deux Israélites célèbres sont fort cu rieu ses
à visiter, et le voyageur ne croirait jamais que ce sont des
tombeaux, si on ne le lui disait pas. On entre dans ces mausolées
par une porte b a s s e , puis une fois parvenu dans l ’intérieur , on
aperçoit les cénotaphes qui s’élèvent du sol au plafond et laissent
un petit espace pour la circulation , tout autour des m urailles.
Sur ces pierres élevées les unes sur les autres et
peintes à la chaux , il n ’y a pas un endroit de la largeur d’un
doigt sur lequel on n’ait pas écrit un nom. Tous les visiteurs se
croient obligés de laisser là le souvenir de leur passage. R.
« tain Juif dont le nom était Mardochée, fils de Djaïr,
« de Chemeï, fils de Kicli, un Benjamite; car Mardo-
« chée, le Juif, était le deuxième sous le roi Assuérus
« et grand parmi les Juifs et agréable à la multitude,
« cherchant le bien de ses frères et parlant le langage
« de la paix à toute l’Asie. »
Les bazars d’Hamadân sont très-beaux, très-vastes
et toujours remplis d’une foule compacte; de nombreux
caravansérails y sont attenants; il y a aussi
beaucoup dp bains et de belles mosquées. Cette ville
qui renferme environ 50,000 âmes, est très-commerçante,
et ses fabriques de cuivre (tcherm) ont de la
réputation. Plusieurs cours d’eau descendent des
montagnes ; ils traversent la ville roulant des paillettes
d’or, que les habitants, particulièrement les Juifs,
recueillent au moyen d’un lavage pratiqué assez peu
judicieusement dans des outres. Ils gagnent à ce
labeur de cinq à six sahebkrans (1 fr. 25 c. l’un) par
jour ; mais si leur travail était mieux combiné il
leur rapporterait bien davantage. Chaque rue d’Hamadân,
ou du moins chaque quartier, est fermé par
de grosses portes qu’on ne laisse ouvertes que du lever
au coucher du soleil. C’est un excellent usage pour se
préserver des malfaiteurs, et lorsqu’il s’en trouve
ils sont faciles à découvrir, parce qu’ils appartiennent
à la rue ou au quartier même. La police devient ainsi
plus aisée à faire, et les habitants peuvent se garder
avec plus de sécurité dans les temps de trouble et
d’agitation. Cette mesure devrait être mise en pratique
dans beaucoup d’autres villes de la Perse, particulièrement
dans celles qui ne sont point entourées de