sort de M. Terrier; s’il refusa de faire aucune
démarche à Téhéran, du moins il offrit à M. Terrier,
comme compensation, d’aller occuper à Pondichéry
le poste de maire et de juge de paix
de ce chef-lieu de nos possessions sur la côte de
Coromandel !
M. Terrier était fixé à Pondichéry depuis quelques
années déjà, revoyant ses manuscrits et les
corrigeant, lorsqu’un jour le hasard le mit en
rapport avec un Anglais qui, surpris dans l’Inde
où il faisait un voyage d’exploration politique
par, la nouvelle d’une dissolution prochaine du
Parlement, allait chercher le paquebot à Madras
afin de se trouver en Europe à temps pour y
courir les chances des élections. M. D. Seymour,
qui s’est spécialement occupé, et comme savant
et comme personnage politique, des affaires de
l’Asie, et qui d’ailleurs avait déjà connu nôtre
compatriote à Téhéran, lui offrit obligeamment
ses services pour essayer de faire publier en Angleterre
les ouvrages que M. Terrier continuait à
perfectionner, mais sans grande espérance de pouvoir
jamais les mettre au jour dans sa retraite de
Pondichéry. Dev retour en Europe, M. D. Seymour
a tenu loyalement sa promesse. Entré
à la Chambre des Communes et devenu Secrétaire
de ce qu’on appelait alors le Bureau
de Contrôle des affaires de l ’Inde, il saisit avec
empressement l’occasion que vint lui offrir, en
1856, la menace d’une rupture entre l’Angleterre
et la Perse pour faire traduire et publier le
récit des voyages de M. Terrier. C’était, comme
c’est encore, le livre qui contient les renseignements
les plus récents sur cet intérieur de l’Asie
A
centrale qui attirait alors les préoccupations de la
politique anglaise vers ces régions. Le livre eut un
grand succès, et aujourd’hui il est déjà parvenu
à sa seconde édition. C’est très-beau et très-rare
pour les ouvrages de ce genre. Il est juste d’ailleurs
de reconnaître qu’indépendamment du mérite
particulier qui pouvait lui appartenir, l’éditeur
anglais ne négligea aucun soin pour le mettre