
compagnons de route, sans en excepter mon domestique,
me déclarèrent que si j’avais la fantaisie de
prendre cette direction j’étais parfaitement libre de
voyager s eu l, et qu’ils ne m’y suivraient certainement
pas. A les entendre, ce que nous avions
de mieux à faire c’était de gagner un campement da
Hérazèhs Tatars, situé à quelques farsaugs sur notre
droite; ils avaient là des parents chez lesquels nous
^yourrions attendre en toute sécurité la fin de la bagarre,
et gagner ensuite Kaboul. Cette proposition
était sans doute très-acceptable, mais j’accordais encore
si peu de confiance à Rabi et à Roustem, que
je craignais qu’elle ne cachât un piège. Ils m’avaient,
il est vrai, donné jusque-là des preuves de fidélité,
mais je savais combien il est impossible de se fier à
un habitant de l’Asie centrale, car la perfidie forme
le fond de leur caractère. J’hésitai donc une heure
ou deux, mais en réfléchissant que de toute manière
mon sort était fentre leurs mains, je finis par accepter.
«
Kartehou.—Montagnes de la Paropamisade.—Alayar-Beg reçoit
M. F errie r sous sa tente, — Assassinat de Sadeuk-
Khan. — Désespoir de l ’a u te u r .— Les Hézarèlis T a ta rs .—
Kaïssar-Beg.—Les autres chefs principaux des campements
de cette tribu.—Les armées de chacun d’e ù x .—Le Serdar
Hassan-Khan, ben-Zohrab.—Lenombre.de ses soldats.—Les
invasions des Afghans. — Timour-Leng et les Hézarè'hs.—
Quinte-Curce.—Les Berbères.—Dehas.—Magnifiques ta p i s -
immense étendue de superbes prairies. — Ser-Peul,—Le
gouverneur Mahmoud-Khan.—Son armée.—Réception de
M. F errie r par ce chef. — Désir exprimé par le Khan de
contracter une alliance avec le gouvernement britannique,—
Un voyage rapide.—Description du pays à travers lequel
passe l’auteur.—Les chiens des Eïmaks.—La vallée fertile.
—Inscriptions et bas-reliefs découverts sur les rochers.—
Les montagnes.—Description de Boudhi.—Div-Hissar.—Un-
défilé.— Les Séhérahïs. — Leurs moeurs. — Le Temple des
idoles.—Timour-Beg.—Attentions délicates.
Kartehou. — 7 juillet. — Parcours de 4 farsangs.
En quittant Korram nous suivîmes encore pendant
une heure la route directe de Kaboul ; puis nous nous
engageâmes, à droite, dans des montagnes' très-escarpées.
Le chemin était tellement encaissé dans les rochers
qui surplomblaient sur nos tètes, que la clarté
des étoiles ne nous arrivait plus, et nous étions obligés
de nous confier à l’instinct de nos montures.
A mesure que nous avancions la route se rétrécissait
à ee point que nous ne pouvions cheminer que les uns
derrière les autres. Aux premières lueurs du jour nous