
l’ordre d’un gouverneur pour le protéger, jouira toujours
d’une certaine considération, et sera respecté
peut-être plus que dans son propre pays.
La caravane qui devait me transporter à Meclied
se composait de près de cinq cents mulets et de trois
cent cinquante pèlerins se rendant en visite au tombeau
de l’Imam Reza. J’étais fort peu satisfait de rentrer
dans la société de ces pieux musulmans, mais il
fallait se résigner, et je fis contre fortune bon coeur.
CHAPITRE Y.
Hissar-Emir.—Les ruines de Rhaguès.—El Bourdj.—Médailles
antiques. — Tombeau de Bibi Chèrebanon. — Légende re lative
à cette dame. — La plaine de Véramïn , riche
et fertile. — Héïvàne-Kièf. — Système d'irrigation.—Les
Vautours.—Description d’une caravane de pèlerins. — Le
chef religieux de la caravane.—Le respect qu’on avait pour
lui. — Son sermon du soir. — Fanatique brutalité. —
Rechlag-Khar. — Défilé de Serdari. — Porte militaire. —
Kouhi-Touz. - Les montagnes de sel. — Position des Pyles
Caspiennes. — Erreurs topographiques. — Description de
cet endroit par Arrien. — Dèh-Nemek. — Firouz-Koub.
Le district de Itch. — Arédân. — Les briques de sel. —
Lasguird.—Postes militaires.—Les fortifications. —Semnân.
—Description de la ville. —Son ancienne histoire. —Effets
de l’irrigation. — L’arrière-gardé de Bessus. — Arrien. —
Scène dans la boutique d’un kebabdji. — Agrément et inconvénient
du costume persan. — Heureuse apparition
d’une constellation. — Le derviche boiteux. — L auteur est
conduit en présence du gouverneur. — Résultat satisfaisant
de cette entrevue.
Hissar-Émir.-A mai 1845. 4 farsangs, cinq heures
de parcours par une route plate, assez bonne, mais
fréquemment coupée par des cours d’eau.
Au crépuscule, nous quittâmes Châh-Abdoul-Azim,
et nous traversâmes d’abord les immenses ruines de
Rhaguès ou de Rhèï, l’une des plus anciennes et des
plus considérables villes de la Perse : elles s’étendent
dans la plaine sur une surface qui comprend plus de
6 farsangs de circuit. Là était la ville, mais la forteresse
s’élevait au nord, sur une montagne que les
Persans nomment El Bourdj (la tour), rocher à peu