
nement français de vouloir bien lui prêter son
appui dans la tâche délicate de recruter en France
quelques instructeurs pour l’armée persane, l’administration
fit savoir dans les régiments que
non-seulement elle autoriserait les engagements
que sollicitait Hussein-Khan, mais que de plus
elle veillerait à ce que les conditions de ces engagements
fussent rigoureusement tenues par le
gouvernement du châh.
Sous le bénéfice de ces promesses, M. Ferrier
offrit ses services, fut agréé et se rendit en Perse
où il se fit si bien distinguer par ses talents et
par l’énergie de son caractère qu’en peu de temps
il parvint au grade d’adjudant-général de l ’armée
persane. Mais, en même temps, cet avancement
si rapide devait lui créer et lui créa en effet de
grandes difficultés. Une influence étrangère qui
régnait alors en souveraine à 1a cour de Perse
conçut ombrage de cette faveur, d’autant plus
que le jeune Français, tout en prenant service si
loin de son pays* n’avait pas renoncé, bien au
contraire, à servir la politique et les intérêts de
sa patrie. Son attitude très-résolue le mit au plus
mal avec l ’ambassade de Russie qui, après une
lutte honorable pour M. Ferrier, réussit à faire
congédier celui qu elle regardait, et non sahs
quelque raison, comme un homme dangereux
pour son crédit et comme un adversaire peu facile
à concilier aussi longtemps que la politique du
cabinet de Saint-Pétersbourg serait hostile à la
France. Or, on savait que du vivant de l’empereur
Nicolas il était impossible de croire à aucun
rapprochement entre les deux gouvernements. La
disgrâce de M. Ferrier fut complète. Par un de
ces coups de théâtre qui ne sont pas rares en
Orient, il passa de la faveur à un abandon si
complet, que le gouvernement persan oublia
même de lui payer ce qui lui était dû.
Cependant la vue et la fréquentation de l’Orient
avaient tourné l’attention du jeune officier
sur les grands problèmes qui depuis longtemps
déjà s’agitent en Asie et qui représentent, au point