
dont l’origine est persane ; leurs pèreS combattaient
Timour-Leng, quand ce conquérant subjugua leur
pays. Acculés par lui dans les montagnes méridionales
duMazendèran, ils s’y défendirent en désespérés; pourtant
ils furent obligés de capituler. Timour-Leng les
fit conduire dans le Hérat, et les dissémina dans les
districts qu’ils habitent aujourd’hui. Bien qu’ils appartinssent
à uhe foule de tribus diverses, ils reçurent le
nom de Firouz-Kouhis, en mémoire du lieu où ils
avaient été cernés et pris, près de la petite ville de
Firouz-Kouh. Yoici les subdivisions de ces peuplades :
Cinq mille familles sous les ordres duSerdar Moou-
doud-Khan reconnaissent la juridiction du Serdar
Kérim-Dad-Khan; elles sont établies à Kadès, district
situé à 10 farsangs au nord-est de Kalèh-Noouli.
Chaque tente de cette subdivision peut fournir un
soldat en cas de besoin, soit trois mille cavaliers,
et deux mille fantassins.
Quatre autres chefs des Firouz-Kouhis sont tout à
fait indépendants dans leurs terres; ce sont :
1° Châh-Peçend Khan, qui réside dans la forteresse
de Derzi, située à 15 farsangs sud-est de Kalèh-Noouh :
il commande à deux mille familles pouvant équiper
deux cents cavaliers et huit cents fantassins. Depuis
mon passage dans cette contrée, ce Serdar a été assassiné
par ses administrés qu’il tyrannisait. II. coupait
tous les jours des nez, des oreilles ou des têtes
et faisait fendre la matrice aux femmes, tout cela
pour le plus léger motif. Son fils l’a remplacé dans
son gouvernement.
2° Le Serdar Ibrahim-Khan, gendre de Châh-Péçend-
Khan, qui réside dans la forteresse de Kôutchè, située
au sud-est de Derzi, au milieu d’âpres montagnes : ce
chef a sous ses ordres deux mille familles qui peuvent
armer cinquante cavaliers et six cents fantassins.
3° Le Serdar Méhémed-Azim-Khan, Attalek, qui réside
dans la forteresse de Tchektcheràne, située au
sud-ouest de Derzi, et au sud de Kalèh-Noouh, et qui
commande à quatre mille familles, pouvant mettre
sur pied deux mille fantassins.
4° Enfin le Serdar Hassan-Khan, établi à Dooulet-
Yar, forteresse située un peu à l’est des sources du
Héri-Roud ; son commandement s’étend sur deux
mille cinq cents familles, pouvant armer cinq cents
cavaliers et mille fantassins.
Kalèh-Wéli. — 28 juin. — 7 farsangs de parcours à
travers des plaines, des vallées et des montagnes. Là
commence la juridiction du Wali de Meïmana; ce Village
se compose de deux cent trente maisons habitées
par quelques Uzbeks j mais en plus grande partie par
des Kapchaks : une petite rivière passe par là et sé
dirige vers le nord. Cette tribu des Kapchaks a été
décimée par de sanglants combats, et il n’en reste plus
que huit cents tentes, fournissant au besoin quatre
cents fantassins. Elle est placée sous les ordres de deux
Serdars, Touràne-Khan et Touklitémèch-Khan, sous
la suzeraineté du Wali de Meïmana, sur le territoire
duquel ils sont établis.
L’effectif de ces tribus d’Eïmaks ne peut être jugé
que sur des on dit approximatifs. Quoi qu’il en soit,
le pays qu’elles habitent m’a paru plus peuplé que je
ne m’y étais attendu et qu’on ne se le figure en Europe.