
depuis bien des siècles, au temps où vivait le sculpteur
Ferhad. 11 est même impossible d’attribuer sa construction
aux Persans, car ce peuple ne s’est jamais servi
de la pierre de taille dans ses monuments. Dans les
temps les plus reculés, comme de nos jours, on a toujours
employé en Perse la brique séchée au soleil et,
par exception, la brique cuite au four; c’est ce qui fait
qu’on ne trouve plus aujourd’hui aucun vestige des
monuments qui existaient autrefois dans les grandes
cités persanes, dont l’emplacement même est encore
un objet de doute pour les savants. S’il m’était permis
de hasarder une opinion, je dirais que les ruines de
Kasr-Chirine nous représenteraient assez bien la ville
d’Oppidam. Les auteurs anciens la placent dans les
monls Zagros entre Opis et Ecbatane et elle avait été
fondée par une colonie de Béotiens, amenée en Perse*
par le roi Xerxès.
CHAPITEE II.
Ser-Peul.—Attaque des Djafs qui se je tten t sur nous à leur tour.
—L’honneur persan. — Châh-Abbas-Khan. — Sa conduite
avec les tribus. — Malversations et concussions. Le
chemin des montagnes. — Les Sindjavis. Les actes de
la princesse. — Scène de confusion.—Apathie des Iliates.
—Opinion du Mollah Ali sur ces peuples nomades. — Parenté
des sectes mahométanes entre elles. — La passe de
Kérend. — Arrivée dans cette v ille .— Les habitants. Révolte
des Kérendiens. — Causes de cette révolte. - Une
horrible trahison. — Crimes commis avec impunité. — Ha-
roun-Abad. — Mahi-Daicht. — Kermanchâb. — L’armée
persane.—L’émir Meuhb.—Ali-Khan.—Mauvaise administratio
n .-L e s tribus kurdes.—Les chevaux de cette province.—
Les tapis du p a y s .-P a in s e t gâteaux de m a n n e .-R ev e n u s.
Xakht-el-Bostane. — Fausseté d’Ivan. — Bisutoun. Le
fleuve Kerkha.— Grandes ruines. — Inscriptions. — La caravane
persane.—Kienguaver. - L a montagne Nahavend.—La
forteresse de Kienguaver. — Bataille livrée en 1 an 641.—
Excellents pâturages. - Site de l’ancienne Ecbatane. -
Arrien.—Le tombeau d’Héphestion.
Ser-Peul. — 7 avril. — Avant de quitter Kasr-Chirine,
nous éprouvâmes de nouvelles complications et
elles faillirent se dénouer un peu plus tragiquement
que celles de la veille; la cause de ce nouvel incident
était celle-ci. Le Sertip Châh-Abbas-Khan, commandant
la cavalerie persane cantonnée à Ser-Peul, avait
fait dans le courant de mars, une expédition contre la
tribu des Djafs , établie sur un territoire contesté et
dont le Châh et le Sultan revendiquaient l’un et
l’autre la propriété. Mais comme les Persans occu