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regrets de la politique et de la science î c’était
un grand attrait.
Pour se préparer à cette entreprise hasardeuse
et pour se donner le temps d’être oublié en Perse,
M. Ferrier, retiré pendant seize mois à Bagdad,
y employa tout son temps aux études qui devaient
lui permettre de faire utilement son
voyage. G’est là qu’il jeta les bases de cette H istoire
des Afghans qui vient de paraître en Angleterre,
et qui n’est pas seulement un monument
de savoir qu’on ne s’attendrait pas à trouver
chez un ancien chasseur à cheval d’Afrique, mais
qui ferait aussi honneur à plus d’une académie;
Quand il se crut prêt, il partit enfin au printemps
de 1845 pour le voyage dont le récit est contenu
dans ces volumes. 11 en revint en 1846, n’ayant
pas réussi à atteindre la destination qu’il s’était
proposée, mais ayant couru des périls et subi des
épreuves à défrayer toutes les exigences de l ’imagination
la plus difficile à satisfaire, et ayant
traversé des pays où sans doute aucun Européen
n’avait mis le pied depuis le temps d’Alexandre.
Aucun autre que nous sachions n’a renouvelé la
tentative après lui, et c’est ce qui conserve encore
à son livre le mérite de la nouveauté, malgré le
temps qui s’est écoulé depuis son séjour à Canda-
har et les efforts infructueux qu’il fit pour franchir
le désert de Seistan.
Nous n’avons pas à raconter les péripéties de
cette émouvante histoire, mais nous devons dire
pour la compléter qu’ à son retour, l’auteur, s’étant
arrêté à Téhéran d’abord et à Constantinople ensuite
pour y rédiger dans la retraite, et à loisir,-ses
souvenirs de voyage lorsqu’ils étaient' encore palpitants
dans sa mémoire, ne revint en France
qu’aux environs de la révolution de février 1848.
C’était un temps peu favorable pour trouver un
éditeur et pour obtenir du gouvernement qu’il
voulût bien intervenir dans les réclamations que
M. Ferrier avait à faire valoir en Perse. Le manuscrit
ne put être imprimé, mais le gouvernement
ne se montra.pas tout à fait indifférent au