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Cependant on ne peut venir en Chine sans emporter
([uekpies souvenirs de son voyage. Nos messieurs étaient
de cet avis; aussi ne ])iirenl-ils visiter les rues du faubourg
sans y faire de nombreuses emplettes; ce fut à
cela qu’ils consacrèrent leur matinée le lendemain de
leur arivée à Canton. M. Gernaërt les invita ensuite à une
promenade sur l’eau qui devait leur offrir l’occasion de
voir la campagne aux environs de la ville. On s’embar-
(pia dans un joli jietit bateau bien voilé qui, après avoir
remonté jiendanl (pielque temps un bras détourné de la
riv iè re , les déposa dans un lieu où se voyaient de très-
beaux jardins. Ils furent admis à les parcourir ; qiiekjues
l’arisiens de la bande n ’avaient garde de convenir que
ees lieux de jilaisaiice valussent nos ja rd in s des environs
de Paris; mais M. Gaudichaud y trouva des récoltes à
faire el il acheta plusieurs plantes en pots destinées à
enricbir sa collection ; de ce nombre était l’espèce d ’oranger
([iii donne le fruit connu sons le nom de mandarine.
La promenade se fût sans doute prolongée si M. ’Vaillant
et ses compagnons de voyage avaient été complètement
libres de leur temps. Mais M. D e n t, le négociant
anglais d o n t j ’ai déjà parlé, les a tten d a it à dîne r ce jour-
là. Il fallut re to u rn e r pour rép o n d re à son invitation. Le
soleil se couchait quand ils ren trè ren t à Canton en .“^e
frayant j)assage an milieu des nombreux bateaux cbinois
(pii couvrent la rivière.
L a p riè re d u so ir.
En ce moment nn spectacle nouveau s’offrit a eux
pour la première fois. A l’instant où le disque de l’astre
du jo u r commença à descendre sous l’borizon , 1 air rete
n tit to u t à coup du son des c lo cb e s, des tambours et
des tam-tams. A ce signal, les pavillons sont amenés sur
tous les navires ; les banderoles s abaissent ; des milliers
de pétards sont en feu ; les papiers sacrés de toutes
couleurs tombent enOammés dans la rivière. Alors tous
les fronts s’in c lin en t; les mariniers cbinois jiroslernés
ad o ren t le soleil el restent quelque temps en prière sans
changer de posture. Celle scène d u ra environ ciiKj minutes
el to u t re n tra dans le silence.
Peu après nos voyageurs en grande tenue arrivaient
cbez M. Dent.
l l i i fe.slhi ('liinois.
Maisqnekiuc somptueuse et raagnifkpie (pie soit l’bos-
pitalilé des ricbes anglais de Canton , un dîner cbinois
avait bien ,)lus d ’a ttra it pour M. Vaillant el ses officiers
que les jilus Iteaux festins à l’européenne. C’est cbez les
banistes seuls (pi’on peut espérer d ’èire ainsi reçu quel-
(piefois. M. Laplace, lors de son voyage sur la Favorite,
fut invité cbez le mandarin baiiiste fine Quoa dont
M. Gernaërt lui avait ménagé la connaissance.
« Nous espé-rions, dit M, Vaillant, (pie le même p a tro m