l’our en liion saisir les causes, il esl nécessaire de re-
(ircndre les laits de pins haut.
Des contestations sérieuses eurent lien en 1834 entre
les Anglais et les autorités chinoises, à l’occasion des
prétentions élevées par lord Najéer ([uand il fut envoyé,
avec le titre de surintendant du commerce anglais, à
Canton, pour y exercer les fonctions jirécédemment dévolues
aux subrécargues de la compagnie des Indes.
La conséc|uence de ces démêlés fut la suspension immédiate
de toutes relations de commerce entre les Anglais
et la Cbine. Cet étal de choses dura p en d a n t deux
mois environ et ue cessa q u ’à la m o rt de lord N ap ie r,
survenue à Macao, où il s’élait retiré après avoir été
forcé ])ar le vice-roi de Canton de quitter le territoire
cbinois.
Le gouvernement anglais jugea p ru d en t sans d o u te ,
dans l’intérêt du commerce de la Grande-Bretagne , de
ne pas se montre r tro p susceptible. Il eut l’air d ’improii-
ver les prétentions de lord Napier, ou du moins il ne les
soutint pas et ne fit aucune réclamation pour que son
successeur fût admis à (ianton. Le nouveau surintendant
continua de résider à Macao, b o rn a ses fonctions aux
rapports q u ’elles com p o rten t avec les bâtiments du commerce
anglais et n ’eut aucune relation avec les autorités
cbinoises.
De son côté, la cour de Pékin persista à n ’admettre à
Canton d ’autres personnes étrangères que de simples
marcbands, et comme elle n ’avait d ’ailleurs aucune raison
d ’inte rdire le commerce avec les Anglais, du mo-
nicnl où lord Napier fut sorti de la ville, les transactions
commerciales rep riren t to u t naturellement leur cours.
Elles subirent jiourtaiit une nouvelle in te rru p tio n , en
1836, à la suite d ’un démêlé entre les banistes e t les négociants
anglais. Cette fois les prétentions des Anglais ni la
politique du goiivernement chinois n ’y étaient pour rien.
Dès le commencement de l ’année, plusieurs négociants
anglais, voulant s’assurer le chargement des navires
q u ’ils attendaient d ’E urope, avaient traité d ’avance avec
les banistes de la fourniture d ’une quantité de ibés d é terminée,
ainsi que de leur qualité. D’autres, mus par le
même sentiment de prévoyance, avaient aussi traité avec
les hanistes, mais en p ren an t de plus la précaution de
convenir du prix.
Au moment de la ré c o lte , de nombreux navires se
tro u v èren t en conséquence réunis au mouillage de Wam-
poa, n ’atten d an t plus que leur chargement. Mais, de
p a rt e t d ’au tre , on avait compté sans les prétentions
des marcbands de thé. Ceux-ci, qui ont le privilège
d ’acheter celte précieuse feuille directement des cultivateurs
, p o u r la revendre au commerce étranger par
l’entremise des banistes , n ’em en t pas plutôt connaissance
des importantes commandes faites d ’avance el du
grand nombre de navires arrivés à Wampoa, q u ’ils so n gèrent
à en profiter. Ils mirent alors leur marchandise à
un j)rix bien supérieur à celui q u ’avaient consenti les
banistes.
B o n i te . — Relation du voyage. T o r n e U I . 15
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